Jacky Kingue : J’ai ouvert un studio de production

Après plus de 9 ans passés en France, l’artiste camerounais est au bercail pour préparer la sortie son 3e album.

 

Vous êtes arrivé au Cameroun avec un maxi single de trois titres. Mais aussi pour parfaire votre nouvel opus qui sera bientôt dans les bacs. Pouvez-vous nous le présenter?

Je suis très content d’être de nouveau au pays où je serai en contact avec mon public. Il m’a beaucoup manqué. C’est pour renouer ce contact que je suis là. Je suis parti très jeune et le public n’a pas pu profiter de moi. Je suis donc venu rattraper les moments que j’ai perdu. Je suis effectivement venu préparer la sortie de mon 3ème album qui est un mélange du Makossa, jazz, etc. Cependant, je dispose déjà d’un maxi single de trois titres accompagné d’un vidéogramme disponible sur le marché du disque. Il va permettre à mes fans d’avoir une idée de ce 3ème album que j’ai baptisé : «j’en ai assez». Normalement l’album devait sortir en décembre 2011. Je n’ai pas pu venir. Mon entourage m’a présenté l’évolution de la piraterie au Cameroun. Nous sommes donc en train de nous  accordés pour le limiter à huit à douze titres au plus. Ceci en fonction de ce qui me sera inspiré durant mon séjour au Cameroun. Je compte travailler avec des artistes et musiciens d’ici, pour y ajouter quelques ingrédients du pays.

Pourquoi l’avoir Baptisé : «J’en ai assez»?

D’abord parce que c’est le titre d’une chanson de ce nouvel album. Mais aussi, parce qu’elle retrace un peu mon histoire. Elle est une  réponse à ceux qui pensaient ou supposaient que je ne pouvais plus revenir au pays.

Votre longue absence (9 ans) vous a permis de collaborer avec certains aînés dont Chantal Ayissi. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?

Beaucoup de choses. Ce n’est pas tous les jours (en Afrique), que l’on rencontre des aînés qui vont vers leurs cadets. Lorsque Chantal Ayissi commençait à faire de la musique, j’avais 4 ans environ. Je n’aurais jamais imaginé me retrouver en train de travailler à ses côtés. La grâce du seigneur m’a fait gagner la sympathie de mes aînés. Certains m’ont tendu la main. Chantal Ayissi m’a demandé de lui écrire une chanson. Ce qui était bizarre au départ. Car,  je demandais comment elle pouvait me le demander cela à moi (le petit poucet). Elle a insisté et je l’ai fait. Lorsque j’ai achevé la rédaction de la chanson, j’étais très sceptique. Mais elle me l’a bien rendu. Elle l’a trouvée belle. Ce qui m’a encouragé à démarrer ce nouvel opus. Je lui dis grandement  merci.

Pensez-vous que «j’en ai assez» puisse amener le public à aimer cet opus autant que «Mundengue», titre qui vous a révélé à lui ?

Une mère ne souhaite pas que l’un de ses fils soit plus beau que l’autre. L’idéal serait  qu’ils le soient tous. Je ne m’attendais pas à autant de succès avec la chanson «Mundengue». Je l’ai composé naturellement. Et à l’époque, très peu de personnes croyaient en moi. Mais grâce à l’aide du seigneur et de Ndedi Eyango que je ne cesserais de remercier, «Mundengue» a été très bien apprécié par le public. Avec le temps, j’ai pu écrire mes chansons,  appris à lire et travailler les notes de musique. Ce que je ne faisais pas à l’époque. J’ai même ouvert un petit studio en France. J’y ai d’ailleurs déjà travaillé avec certains artistes camerounais (Chantal Ayissi et Bendji Matéké). A côté de cela, je me suis marié à une camerounaise qui m’a donné un fils aujourd’hui âgé de sept ans. Je souhaite tout simplement garder le cap…

Propos recueillis par Aristide Ekambi

 


mboasawa

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