De sa couverture bleue pâle assortie au centre d’une sorte de planisphère contenant deux ballons et une mappemonde à l’intérieur, le livre du journaliste Jean-Marie Nzekoue intitulé: «L’aventure mondiale du football africain», tend à situer l’Afrique dans l’évolution mondiale du football. Ce sport devenu phénomène de société et régulateur s’il en est, de la scène internationale. Si pour l’auteur à l’heure de la mondialisation, aucun pays n’est en marge de la mouvance planétaire du succès sportif, les politiques sportives autour du football que certains appellent sport-roi se sont généralisées. Dans cette donne, l’Afrique a, elle aussi su écrire ses pages de gloire.
Jean-Marie Nzekoue n’en veut pour preuve que la prestation des enfants de ce continent sur les plus grandes scènes footballistiques du monde. Et c’est dès l’introduction de son texte que M. Nzekoue situe et magnifie le talent des enfants des terres africaines. Un rayonnement qui a été récompensé en 2010 par l’organisation d’une phase finale de la Coupe du monde en Afrique du Sud. Une compétition qui a vu le nombre d’équipes africaines au cours d’une édition passé d’une seule à cinq en quarante ans, les équipes nationales du continent ont conquis leur représentation et imposer leur présence aux grands de la galaxie du football mondial.
Et parmi les équipes qui le plus influencé cette dynamique, il y a les Aigles de Carthage de Tunisie qui assurant la quatrième participation de l’Afrique empochèrent les deux premiers points de la terre africaine à ce rendez-vous mondial du football d’Argentine en 1978. Le Ballon d’Or, Tarak Dhiab donne à l’Afrique de jouer la tête haute. Huit ans après le nul décroché par le Maroc, une nouvelle équipe originaire du Maghreb vient inscrire des points pour l’Afrique. Une jolie victoire sur le Mexique (3-1) qui offre des belles perspectives aux Tunisiens, avant de rencontre la Pologne. La Tunisie conclue son premier tour et sa Coupe du monde par un 0-0 face aux champions du monde en titre. Même si un manque de réalisme flagrant prive les Nord-Africains d’une victoire nécessaire pour le deuxième tour.
Mais aussi, l’Algérie et le Cameroun en 1982. Le premier est éliminé par une man?uvre que les analystes du ballon rond appelleront «la honte du football», entre l’Allemagne et l’Autriche. Le second s’en tire avec trois points au terme de trois matches nuls et un but refusé. Mais c’est surtout l’épopée de 1990, des Lions indomptables en Italie qui ouvre les portes de la considération à l’Afrique. Le Cameroun est à quelques minutes d’une demi-finale. Par la suite viendront le Sénégal et récemment le Ghana. A travers ce parcours, le naufrage du Zaïre à la Coupe du monde de 1974 au Mexique est oublié.
Dans cet itinéraire, Jean-Marie Nzekoue note que si la participation de l’Afrique en Coupe du monde est relativement récente, elle prend part depuis bien longtemps au tournoi final des Jeux olympiques.
Ici, le Cameroun et le Nigeria ont fait sensation en emportant respectivement une finale. Les différentes participations des équipes nationales aux compétitions internationales se sont le plus matérialisées par des victoires éclatantes dans les catégories jeunes. En Coupe du monde junior comme dans les cadets, le Nigeia, le Ghana et récemment la Gambie font honneur au continent qui renforce sa place.
Ecrit dans un style simple, le livre qui se constitue de 17 chapitres, en plus de sa valeur historique, a une portée documentaire indéniable. L’auteur y consigne le récapitulatif des participations des équipes africaines ainsi que les différentes sélections des jours par équipe. Un travail à travers lequel Jean-Marie Nzekoue rappelle la responsabilité des générations actuelles devant fièrement tenir plus haut cette réputation.
Léger Ntiga