Longuè Longuè lynche la justice populaire

« Child of God », nouvel opus de l’artiste sorti officiellement lundi, aborde cette question.

 

Annoncé depuis des mois par l’artiste et testé lors de spectacles au Cameroun, le nouvel album de Longuè Longuè est dans les bacs depuis lundi. Mais certains titres étaient joués en discothèques et lieux publics depuis quelque temps. D’après l’artiste, il s’agit du fait des pirates. « La production m’a coûté 20.000 euros (environ 13 millions de F). J’ai produit des milliers de CD que je ne suis même plus sûr de vendre car le marché est déjà inondé. Pourtant, j’ai besoin d’argent car de l’autre côté mon affaire n’est pas finie. Avant d’attendre des aides, il faudrait bien que j’aie un apport personnel », regrette l’artiste.

Concernant l’album, il compte 11 titres dont des réadaptations de titres comme « L’homme est content » ou « Samuel Eto’o ». Dans le style Makossa qu’on lui connaît, l’artiste garde la même verve. Avec « Child of God », Longuè Longuè continue d’interpeller sur des sujets de société. La justice populaire qui est principalement visée, notamment à travers le titre « Lucky Luke ». « Je parle de la justice populaire parce que j’ai vu comment on a brûlé un être humain à cause d’un petit vol de nourriture. Je pourrais très bien aussi décider de brûler les pirates de mon album dans la rue, mais j’aurais un procès avec Dieu. Et je ne parle pas seulement de ceux-là qu’on brûle dans la rue. Aujourd’hui il y a la justice populaire sur Internet, dans les journaux. Il suffit que les journalistes décident de faire tomber une personnalité, ils commencent à écrire et il va tomber », déclare Longuè Longuè.

D’aucuns pourraient y voir en filigrane les démêlés de l’artiste avec la justice française. Une actualité qui a fait les choux gras de la presse locale à un moment donné. Comme le célèbre cow-boy, héros de BD qui tire plus vite que son ombre, l’artiste tire sur tout ce qui bouge. Un peu trop au goût de fans, qui assimilent plus l’album à la vendetta d’un homme qui a ruminé sa rancœur en prison. Pour eux, Longuè Longuè tance plus qu’il ne chante. Certaines paroles de l’artiste confortent cette thèse : « Ils ont voulu me détruire, mais ils se sont détruits » ou : « Je ne me laisserai jamais abattre par la pression médiatique ».

Mais pour l’artiste, il n’en est rien. « Je n’ai pas besoin de ça. Néanmoins, je parle tout de même de la trahison, de la jalousie et de la sorcellerie des humains ». Longuè Longuè dit tout de même « Merci à tous les Camerounais qui se sont levés dignement pour soutenir leur enfant du pays ». Parmi eux, des personnalités comme Samuel Eto’o. Mais on pourrait reprocher au chanteur un excès de « griotisme » à l’égard de ses bienfaiteurs dont les noms sont scandés au fil des chansons. Cela dit, peut-on vraiment lui en vouloir après cette étape judiciaire éprouvante ?

CT


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