Selon des informations concordantes, l’artiste musicien à la voix rauque est décédé dans la nuit de dimanche 28 novembre 2010 des suites de maladies à Paris. «On l’a retrouvé mort dans sa chambre», informe Mathieu Youbi, promoteur culturel qui a appris la nouvelle l’artiste musicien Papa Zoé qui séjourne en ce moment dans la capitaine française. Plusieurs autres artistes musiciens camerounais approchés par Mutations ont confirmé la triste information. Tjap Oum Nicodème de son nom d’artiste Tjap’s laisse en héritage de 5 albums. Un maxi 45 Tours, «Pardonne-moi», trois Compact disc dont «Kunde», «Oa Nwéhlana» et «Gâté» mais aussi et surtout Mbongue qui a longtemps occupé les premières places des hit- parades dans les années 1990 .
Bien avant sa mort, Nicodème Tjap Oum a fait un tour au Cameroun il y a juste quatre semaines. Un peu comme pour faire ses adieux à la terre de ses ancêtres. «On était au studio radio (de la Crtv Fm 105 à Douala) avec Moïse Bangtéké. Il était venu nous rendre visite et on a discuté. Je suis surpris par sa mort car il semblait pourtant bien portant», témoigne Jacques Logmo, journaliste à Crtv Littoral. Cela fait deux semaines qu’il est reparti en France où il réside depuis près deux décennies.
Mais avant ça, on le savait malade. Au point où il avait été opéré de la gorge, rongé qu’il était par un mal peu connu. «Après son opération de la gorge, lui et moi étions en pourparlers pour que je lui organise un spectacle au Cameroun. Hélas, cela n’aura plus lieu», déplore Chinois Yangeu, directeur général de Cy Entertainment.
Tjap’sétait l’une des valeurs sûres de la musique camerounaise. Lui qui excellait indifféremment dans le jazz, les ballades et la world music. On retient de ce crooner, sa voix rauque qui était devenu sa marque déposée. Luc Yatchokeu, promoteur du Festival le «kolatier» garde de lui l’image d’un artiste fort distingué : « Je l’ai découvert en 1986. Il faisait les cabarets de Douala. C’est ainsi qu’il est venu jouer au ‘’Grand café’’, mon cabaret qui était au quartier Akwa. On a travaillé ensemble pendant environ 18 mois avant qu’il n’aille en Europe pour faire ses albums. Déjà à l’époque, il affichait l’image d’un artiste musicien bien dans sa peau. Il était toujours tiré à quatre épingles. Il montrait qu’un artiste musicien n’est pas un vulgaire voyou avec des rastas et des dread locks. C’était un adepte du travail bien fait », rappelle-t-il, un brin nostalgique, Luc Yatchokeu. Salut l’artiste.
Eric Roland Kongou