Aimé Césaire: L’hommage de Yaoundé I au chantre de la Négritude

Des trois fondateurs du mouvement de la Négritude, il demeurait le seul survivant. Léopold Sédar Senghor était décédé en 2001 et, très tôt, le Guyanais Léon-Gontran Damas avait quitté ce monde, parfois injustement oublié et trop souvent...

Des trois fondateurs du mouvement de la Négritude, il demeurait le seul survivant. Léopold Sédar Senghor était décédé en 2001 et, très tôt, le Guyanais Léon-Gontran Damas avait quitté ce monde, parfois injustement oublié et trop souvent demeuré dans l’ombre de ses deux camarades. Entre Senghor le bon élève et Damas l’insurgé, Aimé Césaire tenait une place singulière. Il demeurait celui qui avait, de la façon la plus déterminante, influencé plusieurs générations d’écrivains africains et caribéens, en leur donnant le goût et l’audace de l’écriture, en les guidant dans leurs choix idéologiques, en les invitant dans la voie du militantisme littéraire et politique. C’est fort de cette marque de reconnaissance pour l’Afrique toute entière et dans le but de célébrer l’œuvre laissée par ce chantre de la littérature négro-africaine que la faculté des arts, lettres et sciences humaines de l’Université de Yaoundé I organisé du 8 au 10 juin dernier un colloque international d’hommage à Aimé Césaire.

Pour grandiose qu’il fût, cet évènement a drainé une foule d’écrivains africains et occidentaux, des dramaturges, des essayistes de renom et des férues de l’œuvre d’Aimé Césaire. Pendant trois jours, ceux-ci ont pris part à des travaux en atelier autour de ce concept générique qu’est la Négritude. Parmi les thèmes qui gravitaient autour de la Négritude et la vision de l’Afrique chez Aimé Césaire qu’exposait le Pr Mathieu Minyomo Nkodo de l’Université de Yaoundé I. L’éminent chercheur Charly Gabriel Mbock a présenté l’humanisme, l’universalisme et la réception critique dans l’oeuvre d’Aimé Césaire ». Pendant que le Dr Jérôme Roger de l’Université de Bordeaux 3-France planchait sur « l’œuvre théâtrale et pédagogique césairienne ».

Pour le président du comité scientifique du colloque, Pr Richard Laurent Omgba, il s’agissait au-delà d’un simple hommage à Aimé Césaire  de « marquer un arrêt sur l’immense héritage que le poète a légué à la postérité. D’en signifier toute son importance et d’amener les autres écrivains camerounais et africains à suivre le même exemple ». Le doyen de la Fac lettres de l’UyI a longuement évoqué l’écriture de Césaire comme étant « une écriture de sens » tout en indiquant combien l’œuvre est traversée part deux grandes préoccupations : la liberté et l’humanité. Une écriture qui s’en prend à toutes les causes éthiques de la verticalité et qui s’illustre par le bestiaire de la virilité en recourant aux formes apocalyptiques. En un mot, une « écriture toute d’humanisme ». Ramant dans le même sens que son prédécesseur, Dr Jérôme Roger a relevé qu’avec la mort de Césaire, s’éteint la flamme originelle de la négritude, avant de rappeler que « Césaire nous a appris à dépasser les égoïsmes personnels ». Une leçon de vie et un exemple noble pour lequel les séminaristes ont invité les étudiants de la faculté des arts, lettres et sciences humaines de l’Université de Yaoundé I à pérenniser. Un peu pour reprendre cette qui dit que « l’artiste ne meurt jamais ».

christian.tchapmi
 

 


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