Dédicace : "Bal intérieur" s'expose

Le chansonnier Wilfrid Etoundi a présenté son premier album au public jeudi dernier à Yaoundé.




C'est un Wilfrid Etoundi bien timide que le public a découvert jeudi 27 août dernier à Yaoundé. C'était à l'occasion de la dédicace de son premier album "Bal intérieur" au restaurant Rue case nègre au quartier Elig-Essono. Une attitude qui tranchait avec son engagement dans cet album récemment sorti chez Takana Prod. A l'heure de répondre aux questions des journalistes et d'entendre les témoignages de ses pairs, le chansonnier s'est ainsi montré peu à son avantage. Certes il répondit aux questions, mais les mélomanes voyaient bien la peine qui était la sienne, lui qui préfère, et de loin, s'amuser avec sa guitare et chanter.

C'est pourquoi le meilleur moment de cette après-midi fût celui où il exécuta avec son groupe quatre thèmes de cet album de 14 titres. Interprétation qui enleva les applaudissements d'un public nombreux qui découvrit ainsi la profondeur d'un premier bébé qui gagnerait à être connu du public. Sauf qu'à écouter Wilfrid Etoundi, ce n'est pas pour bientôt qu'une tournée verra le jour. La faute à l'absence de manager. "Je suis toujours à la recherche d'un bon manager capable de me trouver des dates ici et ailleurs. J'ai fait mon travail d'artiste et la suite ne dépend plus beaucoup de moi".
Une préoccupation qui fut aussi celle de Ruben Binam Bikoï du groupe Macase pour qui "l'absence de managers dignes de ce nom est l'un des véritables problèmes de notre musique. L'artiste ne peut pas tout faire car réaliser un album comme ce que vient de faire Wilfrid demande beaucoup de travail". Nul doute que Ottou Marcelin, qui a contribué à "Bal intérieur", tout comme Donny Elwood venus témoigner leur reconnaissance à leur "jeune frère", doivent partager ce même point de vue, eux qui sont sur la scène depuis longtemps.

Au cours de la même dédicace, Wilfrid Etoundi a aussi signifié son fort rapport à la langue éwondo qu'il a magnifié dans l'album. "Je chante en cette langue puisqu'en plus d'être ma langue, il y a qu'elle seule me paraissait à même d'exprimer tout ce qui me travaillait de l'intérieur". Il a aussi rappelé que les thèmes de l'album étaient l'amour, la paix et … l'humilité. "Par ce travail, j'invite tout le monde à être humble. Nous ne le sommes plus beaucoup de nos jours et c'est bien dommage. C'est d'ailleurs mon principal combat". Dans la foulée, l'artiste a exhorté les jeunes à ne pas toujours fuir le pays. "Les Blancs ont construit leurs pays à leur image. Il nous revient à nous d'en faire de même que de continuer à vouloir toujours chercher à émigrer ailleurs".

Un point de vue qui doit certainement ravir son producteur Willy Fotso Guifo qui, bien qu'établi en Belgique, continue d'apporter son soutien à des initiatives endogènes. Dans le message lu par sa mère, qui le représentait à la cérémonie, on apprendra d'ailleurs qu'il est rentré en contact avec l'artiste au moyen d'une connaissance et que Takana Prod, a mis "Bal intérieur" sur le marché sans même que l'artiste et le producteur se soient rencontrés ! Un exemple de partenariat dont le fruit a semblé intéressant pour ceux des mélomanes qui l'ont écouté. Ce qui a fait dire par exemple à Serge Maboma, le bassiste des Macase et compagnon de galère du chansonnier, que "cet album vient donner raison à notre rêve d'artiste. C'est le fruit de la confiance des parents, c'est le début de quelque chose qui, je l'espère, va se poursuivre". Pour sûr que Wilfrid Etoundi, fils du journaliste et écrivain Patrice Etoundi Mballa, n'en demande pas mieux.

Parfait Tabapsi


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