Les premières productions ne sont pas encore disponibles sur le marché discographique, mais les amoureux du bon son s'accordent déjà à reconnaître que le studio Mds, inauguré le 23 décembre dernier et implanté au quartier Djeleng IV à Bafoussam, viendra limiter l'exode des artistes musiciens locaux. Surtout ceux qui, à la recherche d'une technologie de pointe, ont pris l'habitude d'aller faire enregistrer leurs œuvres à Yaoundé ou à Douala. Ils auront désormais la possibilité de le faire sur place, grâce à un studio d'enregistrement de 32 pistes flambant neuf, monté par Noubissi Noumo dit Michel Docteur, encore appelé le "Consolateur africain''.
L'ensemble, homogène, est composé d'une table de mixage, d'un appareil de gonflage, d'ordinateurs de contrôle et de suivi pour accompagner une console, pouvant produire 32 sons différents. "C'est vrai qu'il en a existé, mais il paraît que ça ne limitait pas les déplacements. Les artistes avaient envie de gonfler leur son, etc. Ce studio est ''up to date'', dans la mesure où il renferme un peu de tout", apprécie Doudou Pajeto, artiste musicien et président de la commission de répartition des droits d'auteurs au Cameroun.
Le studio, ouvert au public, s'étend à d'autres compartiments du show business tels que la production cinématographique et l'animation culturelle permanente. "Il s'agit-là d'un acte exemplaire qui devra faire tache d'huile, afin que la région de l'Ouest soit de plus en plus dotée de structures permettant le plein épanouissement de la culture et des artistes", se félicite le délégué régional de la Culture de l'Ouest, Daniel Esibé.
Avec Michel Docteur Studio (Mds), M. Noubissi marque ainsi un retour au bercail après quinze années passées en Afrique de l'ouest, en Europe et aux Etats-Unis où il a, par exemple, régulièrement accompagné West Madiko.
Pendant ce périple, il s'est découvert des talents de comédien, de musicien et de cinéaste : "J'ai voulu apporter ma pierre, ajouter quelque chose à la culture", explique cet homme de 46 ans qui laissera sa porte ouverte "aux artistes humbles, même à crédit". A Bafoussam, Mds vient élargir une offre en studios d'enregistrement qu'assuraient déjà Wave Media Center et Phatal productions. Pour réaliser son rêve artistique, Michel Docteur, héritier d'une famille de 19 enfants, affirme avoir hypothéqué le titre foncier d'une concession parentale dans la ville. Pour certains observateurs, le recrutement d'un programmeur-arrangeur apporterait un plus à la nouvelle structure.
Michel Ferdinand
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