Sociladra : Ferdinand Oyono donne signe de vie
Un communiqué du ministre d’Etat chargé de la Culture appelle les membres à l’élection d’un nouveau conseil d’administration.
Un communiqué du ministre d’Etat chargé de la Culture, Ferdinand Léopold Oyono, est venu, hier, donner un nouveau développement à la crise qui secoue depuis trois semaines la Société civile des droits de la littérature et des arts dramatiques (Sociladra). Le ministre d’Etat demande en substance qu’une assemblée générale extraordinaire élective soit convoquée dans les prochains jours et menée par la Commission permanente de médiation et de contrôle (Cpmc) qui devra d’ailleurs en indiquer la date.
Le communiqué du ministre est remarquable déjà du fait qu’il s’agit pratiquement de la première sortie de celui que l’on savait très malade. Il apparaît aussi et surtout comme le choix d’un camp, finalement, dans la crise à la Sociladra. Magloire Ondoa, le président de ladite Cpmc, joint au téléphone, a indiqué que le ministre d’Etat a demandé à la Commission d’organiser l’assemblée générale et aux membres de la Sociladra de veiller à ce que le conseil d’administration ait à sa tête quelqu’un qui respectera la règle des 30/70 et évitera d’endetter la société. "Il veut que les artistes définissent une politique prudente de résorption de l’endettement, si possible à travers la révision des textes", a déclaré Magloire Ondoa.
Il indique que le communiqué du ministre d’Etat appel au respect des règles et à une gestion prudente et surtout touche aux sources réelles de la crise actuelle au sein de la Sociladra. "Il répond aux problèmes qui existent. Le vrai problème c’est que le président [du conseil d’administration, Ndlr] voulait ponctionner de l’argent dans les 70% ".
Cette dernière déclaration renvoie en fait à la fameuse règle des 30/70 évoquée plus haut. Celle-ci signifie en fait que 30% de l’argent collecté par les sociétés de gestion du droit d’auteur doivent être utilisés pour le fonctionnement des sociétés, tandis que 70% doit être destiné aux répartitions. Pour Magloire Ondoa, Mono Ndjana aurait privé les artistes de leurs droits en réclamant les 35 millions que la Sociladra avait encore dans le compte de la Cpmc.
Comptes
L’actuel président du conseil d’administration de la Sociladra, Hubert Mono Ndjana, que nous avons également pu avoir au téléphone, a réagi : "Si le ministre convoque une assemblée générale, il a tort, car il n’a pas les 2/3 du conseil. Et s’il demande à la Cpmc d’organiser, on connaît bien les rapport que j’ai avec Ondoa, ce ne serait pas juste." Il y a quelque temps en effet, 13 administrateurs, sur les 19 de la Sociladra, ont écrit au ministre pour demander une assemblée générale afin de résoudre les problèmes de la société. On peut donc considérer le communiqué d’hier comme une réaction à cette lettre.
Or Mono Ndjana, qui s’opposait au départ à cette issue, déclare avoir également écrit au ministre afin d’obtenir les moyens pour organiser une assemblée générale. Le dernier conseil d’administration de la Sociladra s’est achevé en queue de poisson à cause d’une querelle entre Magloire Ondoa et Mono Ndjana. Quelques jours plus tard, le Pca a décidé de limoger son directeur général, Alphonse Bombogo ; et a écrit au directeur de l’agence de l’hôtel de ville de Yaoundé de la Sgbc (Société générale des banques du Cameroun) pour demander le blocage des comptes de la Cpmc et du compte de dépôt de la redevance du droit d’auteur.
Jules Romuald Nkonlak