Le remplacement de Charles René Kontelizo fait suite à une brouille avec le Dg du Pad, Etoundi Oyono.
Denis Nkwebo
Une ambiance surchauffée a régné à la capitainerie du Port autonome de Douala (Pad) avant-hier, mercredi 02 janvier 2008. La passation de service entre Charles René Kontelizo, commandant sortant du Port, et son remplaçant Abdoul Hakim, s’est faite sous forte pression des éléments de la police et de la gendarmerie; les deux corps ne s’accordant pas sur l’attitude à adopter vis-à-vis de l’ancien patron de la capitainerie. D’ailleurs, le changement à la capitainerie n’a fait l’objet d’aucune publicité et la cérémonie qui s’est déroulée nuitamment, entre 18h et 18h40, a été présidée par le commissaire du port, Edou Ondo.
Pas l’ombre d’un seul officiel de l’entreprise portuaire. Peu avant le début de la passation de service, le conseil de René Kontelizo avait été interdit d’accès à la salle de cérémonie pour assister en tant que observateur. C’est lors de la session du conseil d’administration du Pad tenue le 28 décembre dernier à Kribi, que le directeur général Emmanuel Etoundi Oyono a demandé et obtenu le limogeage du commandant du Port. Le même vendredi 28 décembre, Charles René Kontelizo a été interdit d’accès à son bureau. Pour comprendre les événements successifs à la capitainerie, il faut remonter à quelques jours avant le conseil de Kribi.
Le 27 décembre, l’ancien commandant a été entendu au commissariat central des renseignements généraux du Wouri à Bonanjo, pendant plus de deux heures. D’ailleurs, il a été entendu une seconde fois dans cette même unité de la police, le samedi 29 décembre, "pendant trois heures". De source policière, c’est une dénonciation émanant de la direction générale du Pad, et adressée à la présidence de la République à Yaoundé qui a motivé l’enquête diligentée par la délégation générale à la Sûreté nationale. A en croire un informateur proche de l’enquête, la note de dénonciation reprocherait au commandant Kontelizo d’être impliqué dans "un important trafic d’armes alimentant les rebellions au Tchad, en République Centrafricaine et au Darfour.
Il lui est en outre reproché un important trafic de drogue; un important trafic de pierres précieuses; le détournement des recettes douanières; le soutrage et le ravitaillement frauduleux des navires; la location frauduleuse du domaine portuaire ; la délivrance frauduleuse programmation intéressée des navires ; des travaux frauduleux à bord des navires; le trafic d’influence pour le recrutement des nouveaux pilotes, le trafic des procès-verbaux de contravention, etc". A la police, le mis en cause a réfuté toutes ces allégations. Las d’attendre le quitus sollicité de la présidence de la République, et la suite de l’enquête diligentée par la Dgsn, la direction générale du Pad a donc limogé le commandant du Port.
Mais la bataille entre les deux parties est loin d’être terminée. Mutations a appris auprès de la police et de la gendarmerie que le ministre des Transports, Gounoko Haounaye a été saisi du dossier hier jeudi.
mboasawa
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