Le nouvel ambassadeur du Cameroun auprès de l’Union africaine se dit prêt pour sa première mission.
Alain B. Batongué

Mais sa tête est visiblement ailleurs, dans sa nouvelle fonction que vient de lui confier Paul Biya au terme du décret signé mardi 19 février dernier. Où il aura l’occasion de conduire, en patron, une mission diplomatique parmi les plus prestigieuses, au moment où l’Union africaine amorce une trajectoire singulière avec le changement de patron à la tête de la Commission et l’annonce de la constitution imminente d’un gouvernement de l’union.
Jacques Alfred Ndoumbe Eboulé a davantage travaillé ces dernières années sur des questions plus en rapport avec les Nations unies, aussi bien au ministère en tant que sous directeur que depuis le 2 janvier 2002, au poste de Premier Conseiller à la Mission Permanente du Cameroun auprès des Nations Unies à New York d’où il n’est parti qu’en avril dernier pour rejoindre le poste de Bruxelles. En tant que Membre de la Délégation Officielle du Cameroun (Pleins Pouvoirs du Chef de l’Etat) au Conseil de Sécurité (janvier 2002- décembre 2003), il aura été en charge notamment des conflits de l’Afrique de l’Ouest (Côte-d’Ivoire ; Guinée-Bissau ; Libéria ; Sierra Léone…), des relations du Conseil de Sécurité avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de certains dossiers thématiques ou transversaux comme les armes légères, les armes de destruction massive, la paix et la sécurité internationales…
Mais le nouvel ambassadeur à Addis-Abeba ne sera pas du tout dépaysé pour s’être occupé pendant plusieurs années de questions d’intégration africaine (de l’Oua à l’Union africaine), et pour avoir gardé intacte sa passion pour la lecture de tout ce qui concerne l’analyse du politique africain, les problématiques majeures des relations internationales, la science politique sur laquelle a il obtenu son doctorat de 3e cycle (avec mention très honorable et félicitations du Jury, Thèse nominée au concours des meilleures thèses en Science Politique de l’Université Paris X Nanterre pour l’Année Académique 1991 – 1992), le droit international, l’histoire des relations internationales autant que essais politiques.
Homme de cabinet et de dossiers, il semblait avoir été habitué à travailler à l’ombre des autres, avant d’être propulsé de manière inattendue au devant de la scène quelques mois après son arrivée à Bruxelles, à la suite du décès de Isabelle Bassong. Son esprit d’équipe et de rassemblement, son sens du travail bien fait ont rapidement été découverts et il a organisé et dirigé avec maestria les obsèques de l’illustre disparue. C’est désormais un travail de niveau au moins similaire qui sera attendu de lui au quotidien dans sa nouvelle fonction. A bientôt 51 ans, cet homme équilibré, marié et père de deux enfants, et qui a gardé son amour pour la pratique du football et du basket-ball, est prêt pour ce grand challenge.