Le glas sonne pour Zacchaeus Forjindam

Opération Epervier :

Le DG du Chantier naval a été démis de ses fonctions hier, probablement pour être mis à la disposition de la justice.
Eugène Dipanda

Réuni en session extraordinaire hier, mercredi 07 mai 2008 à son siège situé non loin du Port autonome de Douala, le conseil d’administration du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic) devait délibérer sur un point unique inscrit à son ordre du jour : la décharge de M. Zacchaeus Mungwe Forjindam de ses fonctions de Directeur général du Cnic. Un laconique communiqué final commis au terme de cette brève assise présidée par M. Louis Claude Nyassa, Pca du Cnic, annonce par ailleurs que, "l’intérim de la direction générale sera, sur hautes instructions du chef de l’Etat, assuré par le Directeur général adjoint du Cnic, Antoine Bikoro Alo’o.".
Plusieurs fois annoncé et autant de fois démenti, le limogeage de M. Zacchaeus Forjindam de la tête du Cnic est donc effectif depuis hier. Il n’y a pas longtemps, en effet, la presse nationale citait avec une certaine insistance son nom dans les listes réelles ou supposées des cibles probables de l’opération dite Epervier et relative à la lutte engagée par le gouvernement camerounais contre les prédateurs de la fortune publique.

Enquêtes
Dans les milieux de la police judiciaire d’ailleurs, on laissait entendre que l’interpellation de M. Zacchaeus Forjindam n’était plus qu’une question d’heures. En fin décembre 2007, le désormais ex-DG du Cnic avait même été entendu une première fois par les responsables de la police judiciaire de Douala, sur demande, disait-on alors, du procureur de la République près le tribunal de grande instance (Tgi) du Wouri.
Les "écarts" constatés dans la gestion du Chantier naval par le commissaire aux comptes de la société et appuyés par le Contrôle supérieur de l’Etat, sont, précisait-on également, le principal socle sur lequel reposent les enquêtes préliminaires. On disait par ailleurs que les dirigeants de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), principal actionnaire du Cnic, n’étaient plus en odeur de sainteté avec M. Zacchaeus Forjindam. D’où cet audit commandé dans la foulée, et qui aura confirmé, attestent diverses sources internes, "une gestion peu orthodoxe des fonds du Cnic".

Aussi, la nomination en début d’année 2008, de M. Antoine Bikoro Alo’o comme Directeur général adjoint du Cnic, un poste jusque-là resté vacant, apparaissait-elle comme le démarrage de la mise en quarantaine effective de M. Zacchaeus Forjindam. Le DG adjoint, ancien Daf de la Snh, venait s’occuper spécialement de la gestion financière et comptable du Cnic certes ; mais, M. Antoine Bikoro Alo’o semblait davantage être venu là, pour remplacer le DG au cas où les ennuis judiciaires de ce dernier viendraient à se confirmer.
Et les faits, tels que vécus depuis hier à Douala, confortent cette thèse. Puisque, quelques heures seulement après la clôture des travaux du conseil d’administration du Cnic, qui ont débouché sur la désignation d’un DG intérimaire à la tête du Chantier naval, M. Zacchaeus Forjindam était déjà attendu, de l’aveu d’une source policière locale, à la délégation provinciale de la Pj du Littoral. La machine judiciaire, manifestement, va se mettre en branle…

mboasawa

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