Comment sélectionnez-vous vos artistes?
J'avais mis en place une commission d'écoute, qui donne son avis après avoir écouté la maquette de l'artiste. J'appréciais aussi à mon tour. Il est souvent arrivé que je sélectionne un artiste que les membres de la commission n'ont pas apprécié. C'est le cas de Ntondobe. Et tout le monde connaît le résultat: l'album Mbonde a été un succès. Après la sélection, nous envoyons l'artiste en studio pour obtenir le produit fini. La Cameroon music corporation donne son accord à travers les timbres. Dès lors, un contrat est signé avec l'artiste pour une durée précise.
Quelles sont les clauses du contrat?
Les clauses prévoient les avantages de l'artiste. Notamment son cachet. Le contrat prévoit également le comportement de l'artiste. Il est souvent indiqué qu'on ne doit pas voir l'artiste partout quand l'album est en promotion, il lui est interdit de contacter d'autres producteurs pendant la durée du contrat. Malheureusement, ces aspects ne sont pas toujours respectés.
Que vous coûte un artiste?
Tout dépend de l'artiste. Ceux qui n'ont pas de nom souhaitent juste voir leur album sur le marché. Le nom s'acquiert à coups de millions. Avec eux, on essaie de respecter le strict minimum. Puisque nous laissons 300.000 Fcfa au studio. Autant pour les musiciens qui l'accompagnent. C'est en vendant beaucoup que le producteur rentre dans ses frais. On ne va pas produire J. P. Kahiti à qui j'ai offert un tricycle comme on produirait Petit Pays. Quant aux artistes confirmés, ils sont souvent très exigeants. Et pourtant, la piraterie est sans pitié. Or, vous vous imaginez, avant la sortie d'un album, les pirates l'ont déjà récupérer. Nous n'y pouvons rien car, nous nous sommes rendus compte que ces pirates sont protégés par des barons de ce pays, qui passent des coups de fil lorsqu'ils sont interpellés.
Alors, comment comprendre votre persévérance à continuer à produire?
Nous réfléchissons pour contourner les pirates. Les courageux ont encore un peu d'argent pour produire. J'en appelle aux pouvoirs publics pour mettre fin à ce fléau. Tout le monde risque de se trouver à le pratiquer. Après avoir produit une centaine d'albums, j'ai d'abord décidé d'arrêter. Le véritable problème est la piraterie.
mboasawa
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