Une mission conduite par le Dg des douanes était à la Banque mondiale pour présenter les avancées au Cameroun.
Junior Binyam
"Renforcement de l'ordre hiérarchique par une remontée d'informations objectives, responsabilisation des cadres douaniers par la diffusion d'indicateurs, le tout devant concourir à une amélioration des recettes douanières par l'amélioration de l'éthique". C'est ainsi que se décline la "révolution culturelle" que met en œuvre depuis son arrivée à la direction générale des Douanes, Minette Libom Li Likeng, pour donner une allure concrète à la réforme douanière initiée par le gouvernement. Le 16 septembre dernier à Washington, dans les locaux de la Banque mondiale, le Dg des douanes camerounaises qu'assistaient Thomas Cantens, son conseiller technique au titre de la coopération française, et Samson Bilangna, Inspecteur Principal des Douanes, a donc échangé pendant deux heures sur les premiers résultats de cette réforme devant un panel relevé d'une quarantaine d'experts, membres de la Banque mondiale et du FMI. C'était à l'occasion d'un séminaire et trois séances de travail qui se sont déroulés du 15 au 19 septembre 2008 dans la capitale américaine.
Mme le Dg des douanes s'est appesantie à l'occasion sur la mise en œuvre de Sydonia au Cameroun, les questions de coûts financiers et institutionnels, la nécessité d'un appui gouvernemental, les difficultés rencontrées, la gestion des conflits, la part de cette démarche dans l'amélioration des recettes douanières, l'impact de cette réforme sur la facilitation du transit vers le Tchad et la RCA. Il ressort que la réforme adossée sur le triptyque "facilitation du commerce, accroissement des recettes et lutte contre la corruption" a séduit les bailleurs de fonds internationaux par ses premiers résultats. Au point de bénéficier d'un accompagnement de ces bailleurs à l'instar de la Banque mondiale dans le cadre du projet de transport et de transit en zone Cemac. D'autres appuis financiers sont envisagés pour accompagner cette réforme.
L'informatisation de l'essentiel des procédures douanières à travers l'entrée en vigueur de Sydonia a considérablement réduit les contacts entre usagers et douaniers qui faisaient le lit de la corruption, en permettant une meilleure maitrise des délais. Les douaniers sont pratiquement exemptés des plaintes formulées par les opérateurs quant aux délais de passage des marchandises au port de Douala. Ceci est notamment la conséquence des modes de contrôle et d'évaluation appliqués par le Dg des douanes et qui permettent de circonscrire rapidement les goulots d'étranglements. Ce qui implique une plus forte responsabilisation des cadres de douanes dont les efforts sont récompensés quand le travail est bien fait et les sanctions ne tardent pas pour les brebis galeuses.
