Le prix du kilo de viande a renchéri de 200 Fcfa depuis le 30 septembre dernier.
Leyla Kaïgama (Stagiaire)
Le prix du kilogramme de viande sans os est passé de 2500 à 2700 Fcfa. Avec os, le prix on quitte de 2000 à 2200 Fcfa. Le prix du kilogramme d'os est resté inchangé, toujours 1600 Fcfa. Dans le secteur de viande, zone D du marché de Mokolo, seuls les bouchers animent les comptoirs. Il faut attendre des minutes pour voir s'arrêter une cliente. Et pour passer du temps, les bouchers ne cessent de ranger les morceaux de viande et les balances, liment leurs couteaux, en se faisant la causette. Pour Souley Yaoba, locataire du secteur, c'est une période difficile à gérer. "Le prix du kilo en gigot, en gros est passé de 1750 à 2000 Fcfa. Le bœuf est devenu rare et à cela s'ajoute le frais de transport, que ce soit par route ou par train".
A cela, les bouchers ajoutent une autre raison. Au marché de bœuf sis à Etoudi, les bergers et commerçants leurs ont révélé que ce sont les étrangers qui causent en partie cette hausse. Haman Wama, chef du secteur, renchérit en disant " les étrangers payent très chers pour s'approvisionner en viande. Ce sont tous nos voisins les congolais, les équato guinéens, les gabonais. Les bergers et propriétaires de bétail donnent aux plus offrant et on lèse un peu les bouchers ". Selon Haman une note interdisait que soient abattus les veaux. Alors que cette chère faisait partie de la marchandise de ces bouchers. Conséquence, la viande de bœuf se fait rare et elle coûte plus chère qu'avant.
Nutrition Cependant, les clients réagissent également à la hausse. Les ménagères sont de moins en moins nombreuses devant les bouchers. Pour essayer de remonter la pente, les bouchers ont du revoir les prix. Même si cette solution ne résout pas le problème, comme l'explique Souley "Cela fait deux jours qu'on a encore baissé nos prix. On passe de 2200 à 2100 pour le kilo avec os, et on a aussi essayé d'enlever quelque chose sur le kilo sans os. Mais on se rend compte que les rations familiales diminuent de jours en jours et on n'y peut rien à notre niveau. On vit de ce commerce".
Du côté des clientes, ménagères et mères de famille, elles essayent de s'adapter à la nouvelle donne en réduisant les quantités. Winnie par exemple est venue faire son marché quotidien. Elle explique que, " on est obligé de manger la viande, c'est un aliment essentiel pour notre nutrition. Mais seulement, on réduit juste les quantités. Si on mangeait la viande trois fois par semaine, on réduit à une fois et les kilos aussi ". Certaines se rabattent sur les kilos d'os uniquement, comme l'avoue Sylvianne " il faut varier les repas et à défaut de manger de la vraie viande on suce les os. On fait avec le peut de moyen qu'on a ". D'autres par contre demandent simplement le prix et rebroussent chemin sans rien dire de plus. Seule leur attitude permet de comprendre qu'elles ne sont plus intéressées.