Le Cameroun fait feu de tout bois


Rassurer l’opinion internationale et non nationale, c’est l’opinion prise par le gouvernement

Ce sont les médias nationaux qui ont ouvert de bal de récriminations, suite à la nomination des membres du Conseil d'Elecam et de sa direction générale. Et pour cause, plus de trois quarts de l'effectif fait partie des membres du comité central et du bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). C'est cependant, la réaction de Lord Avebury en charge du dossier Cameroun au Commonwealth qui aura déclenché le tollé général du côté du gouvernement camerounais et des médias publics. Le député anglais dans son propos, appelle le club des gentlemen à susciter de l'Union européenne la suspension du financement relatif à la mise en place de l'organe chargé des élections au Cameroun pour, souligne-t-il, "la qualité contestable de ses membres et surtout les démêlées du président de son conseil d'avec la police au sujet de trafics et émigration clandestine".

Face à ces allégations relayées par la presse, le camp du pouvoir répond par une déferlante de déclarations. D'où des précisions du Commonwealth qui aura précisé que Lord Avebury a parlé en son nom et non en celui de l'organisation. Plus tard, le 29 janvier 2009 précisément, alors qu'une délégation du Commonwealth achève son séjour au Cameroun, Stephen Omollo dira que cette organisation prend acte de la nomination et la prestation de serment des membres du conseil d'Elecam. Il a cependant émis des réserves sur l'appartenance politique des gens nommés par le président Paul Biya. Il aura cependant fallu attendre le 06 février 2009, pour voir la présidence du conseil l'Union européenne à Prague, rendre publique sa déclaration concernant Elections Cameroon (Elecam). L'Ue à travers sa présidence a souligné "qu'il importe qu'Elecam s'acquitte de son rôle avec indépendance, impartialité et crédibilité".

Cependant, elle a déploré "le retard pris dans ces nominations et le fait qu'une très grande majorité des membres nommés appartiennent à un seul et même parti politique, en dépit des consultations qui ont eu lieu avec les parties prenantes avant les nominations". L'Union européenne qui dit alors d'entrée de jeu qu'elle "prend acte de la nomination par décret présidentiel des membres du conseil électoral d'Elections Cameroon (Elecam) ainsi que de la désignation du directeur général et du directeur général adjoint d'Elecam" n'a donc pas rejeté l'acte pris par le chef de l'Etat Paul Biya. Seulement, "l'Union européenne invite [en effet] le conseil électoral et la direction d'Elecam à faire preuve d'indépendance et d'impartialité dans toutes les actions d'Elecam, car cette instance joue un rôle capital pour ce qui est de garantir la tenue d'élections libres et régulières dans l'intérêt du peuple camerounais". Les Etats-Unis de leur côté n'ont pas manqué à en croire des sources dignes de foi au Palais de l'Unité, de mettre à la disposition du président de la République une documentation comportant à la fois les noms des personnalités à leur avis dotées de neutralité et susceptibles de permettre la transparence électorale.

L N


mboasawa

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