Chemin de fer : 750 mètres de rails sabotés à Edéa

Le forfait a été commis sur le tronçon entre les localités de Logbadjeck et Logbayi.

Mardi 1er septembre, un incident grave a été signalé sur la ligne du chemin de fer Douala-Yaoundé. Des techniciens de Camrail, saisis d’une série d’anomalies sur les rails près de la ville d’Edéa se sont déportés sur le terrain pour en savoir plus. Entre les villages Logbadjeck et Logbayi, plus précisément au point kilométrique 46 au départ de Douala, les cadres techniques de Camrail ont découvert que des boulons avaient été dévissés et enlevés, «sur une distance d’environ 750 mètres». Aussi ont-ils immédiatement saisi les autorités administratives et des forces de l’ordre dans le chef-lieu de la Sanaga-Maritime.

«Le gouverneur du Littoral a instruit Camrail et les forces de l’ordre de tout faire pour que le trafic par train ne soit pas interrompu», a confié une source policière au Jour. Autour de 6 heures mercredi matin, les rails avaient déjà été remis en service.
Selon les premières constatations faites par les techniciens de Camrail, la police et la gendarmerie, tout porte à croire, «sans aucun doute», qu’il y a eu un acte de sabotage perpétré par des spécialistes. «Les boulons ont été enlevés sur une distance qui correspond à peu près à la longueur du train, de façon à le déstabiliser complètement», a indiqué un responsable de la police d’Edéa. Dans la nuit de mardi, les gendarmes et les policiers d’Edéa qui ont travaillé en étroite collaboration, à en croire nos sources, ont recueilli les témoignages d’une vingtaine de riverains. Ces derniers leur auraient affirmé qu’il n’y a eu aucun mouvement suspect de personnes inconnues dans leur localité ces derniers jours. Le Jour a par ailleurs appris que des employés de Camrail ont été interrogés sur ce dernier incident. Tout comme des interrogatoires devront être conduits ce jeudi à Douala et à Edéa.
Hier, les rapports concordants de la police et de la gendarmerie, adressés à la primature, ont clairement établi un rapprochement entre les accidents d’Etoudi, Obobogo et le sabotage des rails à Logbadjeck. Du côté de Camrail où l’on rejette la thèse d’un sabotage à Etoudi et Obobogo, l’incident d’Edéa a été confirmé hier soir par une source interne, qui affirme par ailleurs qu’une déclaration officielle pourrait être rendue publique, d’un moment à l’autre.

Denis Nkwebo

 

Accidents ferroviaires  : Six blessés attendent d’être opérés faute d’argent

A l’hôpital central de Yaoundé, les médecins disent attendre la réaction des pouvoirs publics.

Sur son lit d’hôpital, Bello Djebba n’arrête pas de gémir : « Aie ! Ouie ! Allah sauve-moi». Bello Djebba est l’une des victimes de l’accident ferroviaire survenu le 29 août 2009 au quartier Etoudi à Yaoundé et transportée de toute urgence à l’Hôpital central.
Mardi 02 septembre 2009, il est 11 h. Dans l’une des salles des urgences, la jeune femme ne tient pas en place. « J’ai à peine dormi. Mon bras fait très mal. Il chauffe et ne cesse de gonfler », dit-elle en brandissant un bras endolori. A côté d’elle, Sedeka Wambo, l’autre victime qui s’est cassé un fémur et deux côtes. Sedeka Wambo ne marche pas. « Nous sommes obligés de le transporter aux toilettes», se plaint E.T, son parent. Plus loin, Noah, la quarantaine, n’arrête pas de se plaindre non plus.
Depuis leur arrivée à l’hôpital central de Yaoundé, ces malades sont toujours internés aux Urgences. Leur prise en charge n’a pas beaucoup avancé faute de moyens. D’abord internés aux urgences de Messa, ils ont été transférés à l’entrée principale de l’hôpital. Hier matin, ils ont changé de salle pour besoins de commodités. Ils ont quitté leurs brancards pour des lits avec matelas. D’ores et déjà ils ont bénéficient de perfusion et d’un pansement journalier. Certains ont eu droit à une radiographie. Or, «quatre d’entre eux ont besoin d’interventions chirurgicales. M. Wambo  doit être opéré de la jambe gauche. Il n’y a pas de plâtre, il faut des vis orticulaires, des plaques et beaucoup d’autres fers  pour ce travail», confie un médecin. Les responsables de l’hôpital que nous avons approchée renvoient la balle aux pouvoirs publics.

Irène Gaouda

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