A la radio RTM comme chez le défunt au quartier Bessengué, c’est la désolation.
Josy MAUGER
Juste à l’entrée de la Real Time Music (RTM) à Bali, un petit transistor posé sur la table du vigile crache de la musique. C’est celle d’un des duos du regretté Tom Yom’s décédé, à Paris mardi dernier, et de Bébé Manga. L’ambiance ce matin à la radio est au recueillement. La plupart des responsables ne sont pas là. Juste après la réunion qu’a tenue le chef de chaîne, Jocelyne Nankam, sur les préparatifs des obsèques, la maison s’est vidée. A la guérite même de la radio, c’est le calme plat. La tristesse est palpable, les visages sont fermés. Comme l’indique un animateur de la RTM, Pablo Abdou, resté en stand by, le personnel a été commissionné pour l’organisation des obsèques de Tom Yom’s. « Toutes les émissions ont été arrêtées pour le moment, nous ne diffusons que les chansons de l’artiste musicien », précise-t-il, la gorge nouée.
Les quelques rares journalistes et animateurs que nous croisons dans le hall ont du mal à retenir leurs larmes. Ils disent pratiquement tous la même chose. « Ce n’était pas un boss pour nous, mais plutôt un grand frère, un ami, une idole. C’est une grande perte ». Même chez lui au quartier Bessengué, c’est la désolation. Lamentations, cris et pleurs résonnent ainsi que la musique du disparu. La famille, les amis, les connaissances et autres voisins sont toujours sous le choc. Soutenue par quelques membres de la famille, la mère de l’artiste est inconsolable, les yeux rougis par les larmes, elle n’arrête pas de prononcer le nom de son fils. Le regard vague, l’un des six fils de l’artiste musicien est sans voix. Moïse Eyoum essaie de nous entretenir sur la vie de son regretté papa. Il dit ne pas croire à sa mort.
Toute la famille croyait fermement revoir celui qui s’est envolé pour la France le 30 juillet dernier. « Il avait une leucémie et allait se faire traiter », explique t-on. Il y a quelques jours encore, ce fils de 24 ans dit l’avoir eu au téléphone. « Papa disait que ça irait, il était très courageux quoique menacé par les produits : la chimiothérapie. Il était optimiste comme nous tous d’ailleurs ». Pour Moïse Eyoum et le neveu du disparu, Patrick Eyoum, la mort de ce pilier de la famille est une surprise… très désagréable. « Il était doux, calme, réservé, il observait beaucoup mais devenait dur lorsqu’il le fallait ». Selon son fils, Tom Yom’s avait la musique dans le sang. Il était un artiste dans tous les actes de sa vie. « Il avait un plan de carrière et la tête pleine de projets ».