Johnny Black - Dany : duo de rock

Quand le Camerounais Johnny Black rencontre le Français Dany White.
Yves ATANGA



C’est une histoire en noir et blanc. Une rencontre presque fortuite entre un musicien de cabaret et un amoureux de cabaret venu prendre un verre, un soir de l’an 2000. A Yaoundé, Johnny Black était déjà plus ou moins célèbre. Le « James Brown camerounais » s’est fait un nom dans les milieux de la nuit depuis plusieurs années, en interprétant des titres du père de « Sex Machine ». C’est donc comme ça qu’un soir, il fait la connaissance de Dany, un Français en vacances au Cameroun. « Il chantait des chansons des années 60, on a sympathisé », raconte le Français.

Les deux hommes se découvrent rapidement des atomes crochus et commencent à évoquer la possibilité d’une collaboration artistique. Dany, qui a déjà un peu chanté, et son nouvel ami ne tardent pas à trouver leur concept : une sorte de « musique antiraciste ». Leur message : « Il n’y a pas de race d’imbéciles, mais des imbéciles dans chaque race ». C’est d’ailleurs cette idée qui est exprimée sur la pochette de l’album « Le sang qui coule dans nos veines a la même couleur… Le cœur qui bat au fond de nous a la même chaleur. »

Le vacancier reviendra bientôt au Cameroun pour concrétiser l’idée. Ce duo atypique accroche. Un contrat est signé avec un grand hôtel de la place. Et la télé les sollicite. On les voit dans le talk show « Vendredi show » de la CRTV. Johnny confie même que c’est sur les encouragements et l’insistance d’Olivier Bile, le réalisateur de l’émission, qu’ils se décident à mettre un album en chantier. Nos deux compères travaillent donc sur des chansons propres à véhiculer leur message de paix. Et huit ans après leur rencontre, l’histoire de Johnny Black et de Dany White est racontée dans un album bientôt dans les bacs.

« Legend » est cocktail de rock assaisonné de bikutsi, de reggae, de salsa et de blues. Les textes servent abondamment leur engagement contre le racisme. Et prônent le métissage culturel. Les titres « Black and white », « Amour black and white », ou « Mondialisation » sont révélateurs de cette intention. Les arrangements et la qualité technique du produit enregistré dans un studio de Yaoundé, sont certes perfectibles. Mais l’accent semble avoir été délibérément mis sur le texte. Sur le message. C’est un choix, pas forcément discutable.

mboasawa

3713 Blog posts

Comments