
d’autres ont suivi en Europe : Espagne, Italie, France,Allemagne, Angleterre, Pays-Bas, Danemark, Suède… En Afrique : Afrique du Sud, Cameroun, Mali, Sénégal,Tanzanie... Aux États-Unis (New York, Philadelphie), à Cuba, au Mexique... par exemple.
Les divers milieux culturels dans lesquels Angèle Etoundi Essamba a grandi ont considérablement influencé sa vision d’un monde où elle puise une inspiration principalement dominée par son héritage africain.
La photographie d’Angèle Etoundi Essamba associe la grâce des lignes stylisées et celle du corps à la force de la composition qui repose généralement sur de vigoureux contrastes. Ses livres déclinent à la fois une technique et un thème dans d’innombrables variations corporelles, tantôt sensuelles, tantôt ironiques, évoquant ainsi une variété d’émotions. L’altérité, l’identité, la dualité, la modernité, la tradition sont ses sujets de prédilection. “L’être humain, et principalement la Femme, reste dans mon travail l’élément central.
Dans ce nouveau livre : Voiles et Dévoilements, je me découvre fascinée par la couleur que j’aborde pour la première fois et dont j’ai vécu la découverte comme une aventure passionnante ” nous confie-t-elle.
“ Dans un univers foisonnant qui unit réel et irréel, où élégance et raffinement riment avec féminité et sensualité, couleurs, formes et lignes, volumes et matières vibrent
à l’unisson pour nous offrir le message de la beauté du monde. Ces images associent tradition et modernité, intemporel et universel.
C’est non seulement le voile mais aussi le foulard, le drapé et le pagne, le tissage, la broderie et la teinture qui sont ici mis en valeur, qui deviennent parures adhérant au corps et le transforment, lui donnant une autre vie. Les femmes présentées se disent avec noblesse, avec vitalité, affichant une force intérieure qui capte nos regards et dont elles seules détiennent le secret.
Au travers de leur mode d’habillement, c’est toute une identité qu’elles expriment et, au-delà de la valeur religieuse ou esthétique que le voile incarne, ces images prétendent surtout devenir le support d’une réflexion autour de l’exclusion et susciter un regard libre nous permettant d’ouvrir les yeux sur le monde et sur nous-mêmes.
Pauline Terreehorst
Les femmes dont Angèle Etoundi Essamba nous « dessine » le portrait sont – et
visiblement se sentent – belles dans leurs vêtements, exactement comme les femmes
de culture occidentale. Elles exploitent jusqu'aux extrêmes les possibilités que leur
offrent leurs vêtements.Angèle Etoundi Essamba nous le révèle jusque dans le
moindre détail. Ce que nous voyons n'est pas une étude anthropologique d'un
groupe ethnique particulier à partir du vêtement. Bien au contraire,Angèle Etoundi
Essamba se situe dans la recherche de la beauté de la femme du xxIe siècle à travers ses
apparats. Et elle nous présente ce qu'elle a trouvé : le pur plaisir de La Femme, fière d'ellemême, à porter des mètres et des mètres de textiles colorés.Ni plus ni moins.
Ananda Devi
Ce n’est pas là une beauté étalée sur la page pour être cannibalisée. Ce n’est pas
celle que l’on consomme et que l’on oublie. C’est celle qui procède de la magie :
magie du blanc, visibilité volée sur un pan de sable. Magie du bleu magnétique qui
est une porte sur des rêves interdits. Magie du noir, qui se passe d’explication car
il nous vient du temps des mythes…
La puissance de ces images est de jouer avec la mise en scène et l’immédiateté, avec
des lignes quasi parfaites et d’autres dont les interruptions amplifient la
puissance, avec des textures rugueuses ou lisses, épaisses ou fluides, pour arracher
les images convenues enracinées dans notre esprit par l’absence d’interrogation.
Houria Abdelhouahed
Le voile manifeste, dévoile, fait surgir, étale, déploie. Il confine au grand jour,
devient pouvoir énigmatique de séduction. Ce qui se dérobe dans ce qui s’offre
au regard. Le voile ouvre sur un surgissement. Il devient parure de dévoilement.
Le travail d’Angèle invite à une rencontre. Rencontre avec le monde comme style
de présence et avec le féminin comme mode de présence.
Femmes ensemble mais séparément. Chacune est singulière, individuelle.
Singularité d’un style, singularité d’un voile et d’un regard. Un regard « de telle
sorte qu’on le parle » .
Pauline Terreehorst (Pays-bas, 1952) est depuis avril 2005 directrice du Central
Museum d'Utrecht (Hollande).
Elle possède une maîtrise de langue et littérature néerlandaises. Ella a été consultante
en prospective de style de vie, et directrice de l'Institut de la Mode d'Amsterdam.
En plus de ses contributions en tant que journaliste, critique d'ar t et rédactrice de
mode au journal De Volkskrant (durant 15 ans) elle est également conseil dans des
commissions artistiques, conservatrice honoraire, auteur de 15 livres sur la photographie,
le cinéma, la mode, les nouveaux média, les technologie de l’information et de la
communication, l’aménagement urbain et les scénarios du futur.
Ananda Devi (Ile Maurice, 1957) est considérée comme une figure centrale et des
plus prolifiques de l’océan Indien. Ethnologue de formation et traductrice de métier,
elle est sensible à l’imbrication des identités et des langages. Son style est à la fois
tragique et poétique. Son oeuvre compte des romans, de la poésie et des nouvelles.
Ève de ses décombres (2006), couronné par le prix des Cinq Continents de la
francophonie et le prix RFO, confirme le talent de l’auteur au sein de l’espace
littéraire francophone.
Houria Abdelouahed (Maroc, 1963) est depuis 1999 maître de conférences à
l’Université Paris VII, Denis Diderot, UFR Sciences humaines cliniques et enseigne la
psychopathologie et la psychanalyse.
Titulaire de plusieurs titres universitaires dont une thèse de doctorat en psychanalyse,
un DEA de psychanalyse, un DESS en psychologie clinique.
Houria est aussi traductrice Adonis, Le Livre, (traduction et préface) Seuil, 2007 et a
publié plusieurs ouvrages La visualité du langage, Paris, L’Harmattan, 1998.
Voiles et dévoilements (Réservez dès à présent le nouveau livre d'Angèle Essamba Etoundi) Angèle Etoundi Essamba (photographie), Pauline Terreehorst, Ananda Devi, Houria Abdelouahed (textes)
http://www.cheminements.fr/nos-ouvrages_details.asp?choix=1167