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Joseph Tsala : La danse dans la peau

Avec son groupe, il écume les manifestations culturelles à travers le " Grand Mbam ".
P.T





De toutes les attractions qui auront marqué cette première journée du festival Mbam'Art, la danse traditionnelle n'est pas la moindre à avoir attiré les regards. Bien avant le début des festivités au niveau du car podium, le groupe dénommé " Les Mimba de Kaké " ont régalé le public aussi bien par la dextérité des danseuses que le jeu des musiciens.
Durant plus d'une heure donc, ce groupe, mélange de jeunes et de vieux a fait mouche. " Eux, on les connaît dans le coin. Ils sont souvent là lors des festivités organisées ici ", explique un spectateur. Ce que confirme Joseph Tsala, le fondateur du groupe. " Nous sommes ici à l'invitation des organisateurs du festival Mbam4Art. C'est la deuxième fois que nous participons et à chaque fois, nous essayons de donner le meilleur de nous-mêmes ". Si les chants se sont tus pour laisser place " à la musique moderne ", ce n'est que partie remise. " Car nous allons nous reposer pour revenir, car il y a des gens qui sont venus ici ce soir rien que pour nous voir. Vous n'avez qu'à rester et vous verrez ! ".

" Les Mimba de Kaké " est né voici quinze ans à l'initiative de Joseph Tsala. " Au départ, ce sont nos parents qui jouaient, et comme ils vieillissaient, nous avons naturellement pris le relais. Au début c'était un plaisir. On jouait lors des événements heureux ou malheureux. " A cette période, le groupe est encore à ses balbutiements et se réunit " quand il peut ". Mais " parce que je souhaitais porter haut l'étendard du Mbam et Kim, j'ai encouragé les membres à être plus réguliers. Et depuis 10 ans, nous sommes sur tous les lieux où se déroulent les événements d'importance dans la région ".
Quand il raconte cette histoire, son visage dégage toute la satisfaction d'un homme qui contribue à pérenniser une culture qui aurait sans doute disparue sans son action. Dans le groupe " qui comprend les danseurs, les choristes, les musiciens ", lui joue au tam-tam solo, mais préfère très souvent danser. "

C'est la danse qui me permet d'être moi-même et de me sentir utile ". Nul doute qu'à cet instant là il est loin des préoccupations qui sont celles de l'agriculteur qu'il est avant tout au quotidien. Surtout loin des sollicitations de ses huit gosses qui font sa fierté et dont l'avenir le préoccupe. " Vous savez, l'agriculteur aujourd'hui ne vit pas bien. Mon groupe, même s'il ne me permet pas de gagner ma vie me donne au moins l'impression que je suis important. Car grâce à lui, j'ai pu jouer devant les grands de ce pays avec mon groupe. C'est pourquoi je continue de résister. Je ne veux pas que notre tradition disparaisse. C'est pourquoi j'ai fait appel depuis peu à la jeunesse pour pouvoir prendre aussi le relais le moment venu. Sinon que restera-t-il de notre culture ?" Ne lui demandez pas la réponse, car déjà il est reparti pour un tour de danse. Avec un public qui donne de la voix.

mboasawa

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