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Sortie : Le Rocher Jazz Band est en bordure du champ

" Ngbwa’ak afup ", le second album du groupe propose une ballade fusionnelle entre le balafon et d’autres vents.
Marion Obam.





Rarement titre traditionnel avait suscité autant d’intérêt. Dans les bureaux, chaumières, taxis à l’évocation de la chanson " Ngbwa’ak afup " du groupe le Rocher jazz Band de Mezesse, chacun veut préciser ce qui l’intéresse ou ce qui lui a plu. Ce succès n’a pas été uniquement vécu au Cameroun, puisque le Midem a introduit ce titre dans sa compil 2007 à diffuser dans le monde entier. Et ce commentaire de la radio Love Fm de Fukuoka au Japon est édifiant : " A écouter le soir, quand on a envie de voyager. On ne comprend rien aux paroles malheureusement, mais on imagine que ça prône le bonheur et le plaisir. Si ce n’est pas le cas, laissez nous le croire". C’est que le deuxième album " Ngbwa’ak afup " du groupe le Rocher Jazz Band de Mezesse qui avant s’appelait le Rocher Band est un subtil mélange de sonorités modernes et traditionnelles. Cette fusion a donné naissance à une couleur musicale que le compositeur du groupe, David Mengue Ela, a baptisé "World balafon Music".

L’album ne traite pas de grands thèmes, mais marque des temps d’arrêts pour faire des clichés nets de la vie. De la manière dont la cour est faite en campagne. De l’amour. Les trois titres de l’opus qui sont chantés en Bulu, tournent tous autour de ces problématiques simples. "Ngbwa’ak afup" (en bordure du champ), raconte l’histoire d’un villageois qui fait une cour assidue à une femme. Il se place en bordure de son champ de vivres et essaye de la convaincre avec du gibier et du vin de palme. Des arguments assez puissants puisqu’il réussit à la détourner.
Dans "Nnom Nkoé" (Célibataire endurci), il s’agit d’un quinquagénaire célibataire difficile à vivre qui n’a jamais réussi à garder une femme et cumule à lui seul les tares les plus dédaigneuses possibles. La rupture intervient avec la ballade " Za’ak bike bia wulu " (Allons nous promener). Ici les balafons se font doux et laissent les instruments à vents devenir maîtres.

Drague
Ce qui fait croître l’intérêt de ceux qui écoutent "Ngbwa’ak afup", c’est que c’est une musique familière, c’est le véritable cocktail de sonorités locales utilisé pour donner une identité à cet album. Les guitares Makossa sont entrées en coalition avec le beat Bafia, le tout assaisonné par un zeste instrumental d’Assiko et de Bend-Skin. Tous ces rythmes passent par les caisses de balafons qui gonflent le son qui ressort marqué d’un sceau musical riche, dense et unique. Les voix claires et chaudes de Simone Ada et Joël Obam rappellent les soirées au coin du feu où les chanteurs et griots rivalisent d’adresse vocale. Le timbre vocal de Joël Obam rappelle à souhait les mémorables Monazan et Oncle Medjo Messom.
La maquette de "Ngbwa’ak afup" a mariné pendant trois ans. Jackson Berry et Moustik Ambassa ont mis leurs lignes de guitares particulières, Alain Oyono a sortie son excellent jeu au saxophone et David Mengue Ela, producteur, auteur-compositeur, instrumentiste et promoteur du studio de production Africatone, a rajouté à la cuisson, les percussions traditionnelles. C’est un album qui a réussi le pari de situer une note juste entre la modernité et la tradition, sans choquer.

Album : Ngbwa’ak afup
Auteur compositeur : David Mengue Ela/ Rocher Jazz Band
Sortie : 8 mars 2008
Production : David Mengue Ela
Nombres de titres : 3
A écouter : Ngbwa’ak afup, Nnom Nkoé, Za’ak bike bia wulu

mboasawa

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