Diam’s victime de sa notoriété

Son concert à Yaoundé s’achève en queue de poisson.



Une cinquantaine de personnes évanouies ou blessées. L’équipe médicale débordée. Les forces de l’ordre aux abonnés absents. Des jeunes qui achèvent le concert en cellule. Un spectacle préalablement annoncé pour 17h samedi 26 avrilk. Mais à cette heure, l’on installe encore le matériel. Il est 17h55 lorsque la foule perd patience. L’entrée principale de l’esplanade de l’hôtel de ville est traversée de force. Quelques personnes tombent et se font marcher dessus. L’étroitesse de ce portail amène la population à escalader la clôture. Les barricades sensées protéger les espaces verts sont renversées. Les vigiles sont rapidement débordés.
C’est autour de 19h20 que les autres portails sont ouverts. La bousculade continue. « Passage, passage », crient les brancardiers derrière le podium. Des personnes victimes de malaises arrivent presque toutes les minutes par brancard. C’est sur l’asphalte qu’elles sont déposées. « Les véhicules sont en réfection pour le défilé du 20 mai, on a une seule voiture », révèle un sapeur pompier. A 20h30 que le délégué du gouvernement, Gilbert Tsimi Evouna, débarque sur le lieu du macabre spectacle. Il glisse quelques billets de 10 000 Fcfa au staff médical et s’en retourne. Une rumeur sourde annonce qu’il demande l’annulation du concert. « Tout va très bien », assure-t-il à l’assistance avant d’affirmer que Diam’s arrive. C’est à 21h30 que celle-ci fait son apparition, toute en noir. Elle lance « La boulette (génération non non) ». Le public exulte et chante avec elle. Le temps d’un couplet. Puis la sono lâche. Diam’s quitte la scène. Déçu, le public se résout à partir.
Joint au téléphone, Samuel Ngondi Eboua, responsable de la Communication chez Orange, organisatrice du concert, explique : « Le spectacle était prévu pour 20 à 30.000 personnes. Mais on s’est retrouvé en face de 60 à 70.000 personnes. » Il fallait gérer, dans l’urgence, les désagréments que cela créait. Les fans de Diam’s sont venus plus nombreux qu’on ne l’a pensé. A la vérité, l’artiste elle-même a pris peur parce qu’elle n’attendait pas un afflux de personnes aussi important. Au sujet du retard, des sources internes à Orange confient qu’il a surtout été dû au fait que la foule a envahi les lieux avant que l’artiste n’ait fait ses repérages. Cela a fait désordre parce que des agents de sécurité auraient exfiltrés des gens à une heure indue. A la vérité, Diam’s a été victime de sa notoriété. Et les organisateurs n’ont pas pris la vraie mesure de ce qu’elle représente pour un certain public au Cameroun. Peut-être que tout cela sera corrigé une prochaine fois.
 

Par Edouard TAMBA et Nadège Christelle BOWA

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