Tous fous de Fally

Le digne héritier du ndombolo vient de boucler une série de spectacles au Cameroun. Portrait.
Yves ATANGA



Il est de ceux qui font courir les foules. Vendredi dernier au Camp Sonel d’Essos, on a pu mesurer le niveau de passion des jeunes Yaoundéens pour cet artiste congolais. Ou plutôt l’artiste congolais du moment. Car, si aujourd’hui, les ambianceurs osent encore une escapade hors de la vague « coupé décalé », c’est souvent pour laisser un peu de place à ce jeune homme au look très soigné, genre Rnb. Sur les photos, on le prendrait facilement pour un chanteur américain ou anglais comme son idole Craig David.

C’est donc clair, « Fally », comme l’appellent affectueusement ses nombreux admirateurs a tout de suite frappé les esprits par l’apparence. Son look tient une lace importante, qui change presque radicalement de l’image du chanteur congolais en costume trois pièces. Pas pratique pour faire bouger le corps, il le dit lui-même : « J’ai toujours pensé que les grosses vestes ce n’est pas le must du look chez un artiste. Or, c’est pratiquement toujours cela chez la plupart de nos aînés. Alors j’impose mon "fashion style" qui va aussi bien avec mon style musical. »

Et le style musical de Fally Ipupa aussi a marqué. Parce qu’il se situe dans la même conception que le look. Sortir des sentiers battus, l’artiste en a fait son leitmotiv. Et même s’il n’a pas vraiment cassé le moule du ndombolo qui l’a façonné, le jeune chanteur l’a adapté. Pour le rendre plus international, plus jeune, plus tendance pour tout dire. « Il faut parfois innover. Ce n’est pas une mauvaise chose de suivre les "vieux" mais nous sommes jeunes et nous devons savoir apporter à la vieille école notre tendance, notre fraîcheur. C’est cela ma vision », explique l’artiste.

Cela passe par une série de métissages. Où l’on trouve un peu de chacune de ses influences : Marvin Gaye, Shaggy, Craig David. C’est le cocktail qui a fait la recette de « Droit chemin », l’album à succès qui le conduit sur les scènes du monde depuis deux ans. Avec sa voix juste et surtout ses pas de danses envoûtants, Fally Ipupa, surnommé « Di Caprio », fait courir. Ça c’est encore vérifié le week-end dernier à Yaoundé. Occasion de rappeler que le garçon de 31 ans a quand même roulé sa bosse dans le célèbre Quartier Latin, sous la coupe d’un Koffi Olomidé qu’il continue à vénérer. « Il reste le Grand Mopao ! » On ne peut pas être plus clair. Fally, qui prépare en ce moment son deuxième album « Arsenal DBM » (Arsenal de belles mélodies) reviendra peut-être au Cameroun pour une tournée. Pour cette première, il a gardé une impression plutôt bonne. « Les fans sont très chauds. Ils participent sans réserve et moi j’adore ça. C’est un public merveilleux. Je serais en concert au Cameroun chaque week-end s’il le faut. » Voilà qui va rassurer les fous et folles de Fally.

CT

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