Le récent vainqueur du prix du jeune créateur de l’Ompi parle de la poésie au Cameroun.
Propos recueillis par Parfait Tabapsi (Stagiaire)
Comment avez-vous réagi à la réception de ce prix ?J’avoue que j’étais très surpris. Car après avoir travaillé d’arrache pied et à cause du temps imparti, j’étais fier de mon texte et j’étais sûr de toucher la sensibilité du jury. Mais vous savez, c’était un concours, donc il y avait cette crainte et ce doute qui persistait et qui au moment de la proclamation des résultat m’ont fait battre la chamade.
On vous voit dans les milieux littéraires depuis quelques années maintenant. C’est quoi votre moteur ?Je dirai que depuis tout petit déjà, j’ai fait corps avec la culture en général (Dessin, Théâtre, Peinture, écriture poétique, …). Sauf que depuis quelques années, à la faveur de ma rencontre avec des mordus de la plume tels que Madame Ekodo Mbem (promotrice du festival scolaire des arts et de la littérature, Festal) en 2003, Jean-Jacques Didier Onana Awana, comédien du Keguegue International (enseignant de français) en 2005 et surtout Jean Claude Awono (président de la Ronde des poètes), je me suis résolument déporté dans le monde littéraire. C’est surtout le goût de la poésie et le désir de construire le monde en le racontant qui constitue 75% de mon moteur
Quelle suite allez-vous donner à votre carrière maintenant que vous avec reçu ce prix ?Ce prix arrive vraiment à point nommé pour booster ma carrière littéraire. Car, après le 1er Prix de Poésie reçu au Festal en 2004, mon univers littéraire et poétique s’était ouvert sur les chapeaux de roues. Ce qui m’a conduit à créer un groupe de poètes, Fils d’Afrique, et à produire en 2005 avec mes trois compagnons (Thérèse Assou Manga, Pierre Yves Nkot et Charline Ebe Vina) un recueil collectif "Aurore Africaine" qui a été admis pour publication par les Editions de la Ronde (aujourd’hui Collection Ronde à Ifrikiya), mais après toutes les demandes infructueuses adressées aux ministères de la Culture , de la Jeunesse , de l’Enseignement Supérieure et de la Communication pour son édition, le manque de moyens financiers a empêché l’œuvre de voir le jour. Grâce à ce prix international de l’Ompi, je peux maintenant passer un certain nombre de messages et huiler différemment la machine de ma carrière littéraire.
Quel regard portez-vous sur la poésie camerounaise aujourd’hui ?La poésie camerounaise aujourd’hui, à mon avis, est sur le point d’atteindre un stade très novateur et créateur. Aujourd’hui, être poète au Cameroun impose d’être présent sur les scènes et les sphères où se jouent et se vit l’action et l’activité poétique. Il m’est impossible de parler de la poésie au Cameroun aujourd’hui sans évoquer la Ronde des poètes du Cameroun. Que se soit avec Jean Claude Awono, Valère Epée, Patrice Nganang, Joseph Fumtim, Wilfried Mwenye et autres Stella Engama, Marie Claire Dati et Evelyne Pèlerin Ngo Ma’a ; le frottement à tous ces poètes qui font l’actualité de la poésie camerounaise a été de nature à influencer positivement et singulièrement ma poésie.