Marloy : La première coiffure du rastaman

Le chanteur vient de mettre sur le marché du disque son premier album.
Justin Blaise Akono





On aurait dit Yannick Noah lorsqu’on regarde la pochette du compact disque que certains animateurs des radios commerciales caressent presque tous les jours, pour agrémenter leurs tranches d’antenne. Tant la ressemblance semble forte. C’est à l’écoute que l’équivoque est vite levée. Marloy en compagnie de son groupe As Far As, finit par extraire des entrailles de la musique une "Racine 100% Reggae". Titre de l’album, qu’il a confectionné pendant cinq ans. L’on l’écoute déjà sur les ondes de plusieurs chaînes de radio. Principalement à travers "Débout", le premier titre de l’album.

Ses chansons, en langues locales, en Français ou en Anglais, parlent des "problèmes de tous les jours. Je parle de l’immigration clandestine, des risques que prennent les gens qui s’aventurent", confie-t-il. Un discours d’espoir, sans être loin d’une mélopée, est enveloppé dans une voix langoureuse, héritage de son passé de choriste. Marloy semble parler très peut, préférant se laisser découvrir à travers ses œuvres, qui sont le fruit d’une longue expérience sur la scène internationale. Surtout cette expérience construite aux côtés d’artistes comme Julian Marley, le fils de Bob Marley, qu’il rencontre le 11 mai 1992 au Bataclan à Paris en France, lors de l’anniversaire du décès de Bob Marley. Ceux qui l’accompagnent dans son premier opus illustrent bien ce contact avec les grands milieux de la musique dont, seul son long silence devrait étonner plus d’un. Le bassiste Etienne Mbappé, qui vient de donner un spectacle à Douala, dans le cadre de la promotion de son nouvel album Su la Take ; Mario Canonge, Jean Claude Maillard ou Gérard Carucci font partie de son équipe qui a enregistré cet album aux studios Davout.

Né à Douala d’une famille religieuse, Marloy fait ses premiers pas dans la musique à travers le Gospel. L’on le retrouve régulièrement sur scène au Cameroun avant son départ pour la France en 1991. 17 ans déjà ! Les problèmes de son pays lui semblent lointains. D’ailleurs, il dit être étonné par certaines pesanteurs, qui ne l’ont pas motivé à se produire en spectacle, pour pouvoir promouvoir son album et retrouver ses réflexes d’artiste de la scène. Affilié à la Sacem qui gère ses droits d’auteurs, il parle très peu des droits d’auteurs au Cameroun. Notamment, de son actualité brûlante. Ses compères le présentent comme une bête de la scène. Accompagné de cuivres, de percussions et de chœurs composant un groupe qu’il baptise les As Far As, Marloy n’a pas encore pu se révéler au public camerounais. Les vidéogrammes qu’il vient de réaliser ne sont pas encore diffusés. Un mystère que les Camerounais ne tarderont pas de faire tomber.

mboasawa

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