La S.E. aux Enseignements secondaires a présenté son livre vendredi dernier à Yaoundé.
Patricia Ngo Ngouem
On la connaît pédagogue et secrétaire d'Etat auprès du ministre des Enseignements secondaires (Minesec). C'est pourtant sous la casquette d'écrivain que Catherine Abena s'est présentée vendredi 25 juillet dernier devant le public à l'hôtel Franco à Yaoundé lors de la soirée de dédicace de son tout premier roman. Baptisé “Sur les traces de Pépé”, cet "essai" comme l'a souligné le professeur Gervais Mendo Ze, "est une invite à la célébration de l'amour, de l'éducation, du sens de la responsabilité reçue, à l'instar de l'héroïne, du cocon familial et surtout de ces illustres repères que sont les grands-parents dans le devenir, voire la vie d'un individu".
L'ouvrage pose un regard affectueux sur la relation qui existe entre Jacqueline Manga, 9 ans, et son grand-père Pépé. Lequel représente son modèle de réussite sociale et professionnelle. "Je suis cette petite fille qui se retrouve devant une porte qui lui ouvre l'entrée dans le secondaire", explique l'auteur qui ajoute cependant que : "Mon livre n'est pas autobiographique". En effet, Catherine Abena précise d'entrée de jeu au lecteur, à travers l'avant-propos du roman, qu'elle n'est pas l'héroïne, celle-ci ayant sa "propre sensibilité". D'après elle, même si l'évocation "des personnes et familles bien connues" sont citées dans l'ouvrage, à l'exemple de son père Hubert Abena, décrit sous les traits du grand-père de l'héroïne, tendent à prouver le contraire, "là s'arrête toute référence au réel"
Mais pour le professeur Gervais Mendo Ze, choisi pour faire la critique de l'œuvre, "il s'agit de se demander si Manga Jacqueline n'est pas Catherine Abena ?". Pour le démontrer, il n'a pas manqué de relever des similitudes entre l'auteur et la narratrice. "Lorsque l'héroïne dit : Je suis fière d'être la fille d'Aneba, on pense immédiatement à Abena". Ce qui aura particulièrement retenu l'attention de Gervais Mendo Ze, c'est surtout le langage de l'héroïne. "Je pense qu'il a été mis dans la bouche de cette petite fille, des idées qu'on pourrait attribuer à une grande personne qui ne serait autre que l'auteur. Elle observe, juge et raisonne comme une adulte. Et ses prises de position ne sont pas de son âge. De plus, le maniement de la langue française ne peut être que l'œuvre d'un pédagogue aguerri".
Ce à quoi se défend Catherine Abena : "Un enfant de neuf ans peut éveiller les consciences et c'est pour cela que cette enfant parle comme quelqu'un de plus âgé". Ainsi, tout au long des 82 pages, Sur les traces de Pépé s'emploie à démontrer que le succès d'un enfant ne dépend pas uniquement de l'institution scolaire, "fut-elle une institution de qualité", mais aussi de la famille qui joue le "rôle majeur" dans l'éducation d'un enfant. "Comme l'école, la famille peut secréter des modèles qui peuvent influencer la formation d'un enfant", a déclaré Catherine Abena qui interpelle le gouvernement quant à la nécessité de créer des établissements scolaires de qualité dans notre pays, ou tout au moins, "à faire mieux avec le minimum dont on dispose". Après la séance de critique, c'est avec un réel plaisir que l'auteur a dédicacé son livre, lequel est vendu à 8.000 Fcfa.