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Monseigneur Joseph Befe ATeba

Dans son essai intitulé La critique de la raison pure Kant affirme qu'il a " dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance ", laissant prévaloir la thèse de caractère irréconciliable entre la foi et la raison.
Par Marcelin VOUNDA ETOA*




Ce conflit est aussi vieux que l'existence des religions. Paul n'affirme-t-il pas que la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ?
Au-delà des thèses des tenants de l'un et de l'autre bord au nombre desquels comptent d'éminentes figures intellectuelles comme Kierkegaard pour qui la foi est un " saut dans l'irrationnel " ou Pascal qui affirme dans ses Pensées que " les vérités de la foi sont au-dessus de la raison et pas contre elle". Il existe des arguments vivants dont le modèle de vie ne manque pas de fasciner. Il s'agit d'hommes qui ont su concilier en eux les valeurs de la foi et de la raison. Nombreux sont en effet, à travers l'histoire, les grands philosophes, savants et intellectuels qui, comme Spinoza " ont quitté la synagogue en demeurant [des esprits] religieux ". Plus nombreux sont ceux qui, sans quitter la synagogue n'ont rien perdu de la raison et qui n'ont pas substitué le savoir à la croyance.

Dans notre pays, Engelbert Mveng et Meinrad Hebga sont les plus illustres de ces religieux qui ont été en même temps de grands hommes de science. La dette du champ endogène du savoir est en effet très grande vis à vis d'Engelbert Mveng qui est et demeure le premier et le plus illustre de nos historiens. On lui doit de belles découvertes archéologiques et une contribution majeure à la restauration de l'image historique du Noir dans l'humanité. A son homologue Meinrad Hebga, on doit de fructueux efforts pour élargir le champ de la réflexion philosophique par des recherches sur la rationalité des phénomènes paranormaux.

Depuis la disparition de ces deux grandes figures religieuses et intellectuelles, très peu nombreux sont en effet les ecclésiastiques qui ont réussi à attirer sur eux l'attention par la qualité de leurs travaux dans le champ du savoir ou de la création de l'imagination d'une part, et par l'excellence de leur ministère d'autre part. Quelques noms sont cependant de plus en plus familiers dans les champs intellectuels et les milieux de la création artistique et des productions de l'esprit. Le Révérend Ndebi Biya creuse ainsi méthodiquement son sillon dans les cercles de philosophes, Mgr Jean Mbarga poursuit lui aussi une œuvre d'essayiste.

D'autres jeunes ecclésiastiques apparaissent comme de potentiels épigones de Mveng et Hebga. Dans le domaine des productions de l'imagination, le nouvel évêque du diocèse de Kribi, Mgr Joseph Befe Ateba porte les espoirs de l'enrichissement de note patrimoine littéraire d'une esthétique qui plonge ses racines dans les traditions orales et dans les valeurs culturelles de notre terroir. Le préfacier de son premier roman, Richard Laurent OMGBA affirme que grâce à la " la poésie de l'univers en " perdition " qu'il peint, Mgr Joseph BEFE ATEBA nous offre une chance d'échapper au tragique destin de devenir des immémoriaux ".

Le verbe haut tour à tour précieux, coloré, émouvant et édifiant de Mgr Joseph Befe Ateba le samedi 04 Octobre dernier, à l'occasion de son sacre à la plénitude du sacerdoce en tant que 1er évêque de Kribi a donné la mesure de ses dons oratoires et scripturaires. Il reste à espérer que le grands travaux de construction du diocèse de kribi dont il est le premier évêque lui laisseront le temps de poursuivre une carrière littéraire porteuse de nombreux espoirs et lourdes de conséquences symboliques pour les jeunes dont plusieurs se demandaient et demandaient à Mgr Befe Ateba, en novembre de l'année dernière au Centre Culturel Français de Yaoundé, comment on peut être prêtre et romancier.

mboasawa

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