Des six artistes invités à se présenter devant la commission de discipline et de contrôle de la Société civile camerounaise de l’art musical (Socam), lundi dernier, seuls Jacky Biho, Ledoux Marcellin et le producteur Jean-Baptiste Ndeffo Tchoula s’y sont rendus.
Ils écopent d’un blâme, accompagné de l’obligation de polir l’image de la Socam dans les médias. A l’annonce de ce verdict, Jacky Biho et Ledoux Marcellin font la révérence aux membres de la commission. Les remerciements et les embrassades n’en finissent pas. Le cas du producteur a été renvoyé à une date ultérieure, « le temps de réunir d’autres éléments ».
Convoqué aussi, Atango de Manajama n’est pas venu, car se trouvant hors de la ville. Le chef d’accusation est le même pour tous : « propagation des propos tendant à déstabiliser et à porter atteinte à l’image et à l’honorabilité de la Socam et de ses dirigeants». La Socam dit n’avoir pas notifié, par voie d’huissier, Lady Ponce et Ben Decca à comparaître devant la commission de discipline, et que ce sera le cas bientôt. Et pourtant, les deux artistes affirment avoir bien reçu une invitation à se présenter devant cette commission. Une information confirmée lundi par Sam Sévérin Ango, le chargé de la communication de la Socam.
Pour sanctionner les mis en cause, la commission de discipline et de contrôle dit s’appuyer sur les statuts de la Socam. Selon l’article 54, alinéa 2, les sanctions vont du blâme à l’exclusion, en passant par une amende (de 50.000 à 100.000 FCfa), la rétrogradation et la suspension. C’est donc le degré 1 des sanctions qui a été infligé à Jacky Biho et Ledoux Marcellin. Ceci s’explique par le fait que « ces artistes nous ont transmis des lettres d’excuses avant leur notification », déclare Ongono Ambélé, le président de la commission.
Mais la Socam a-t-elle les moyens de discipliner les 2000 artistes qui la composent ? Oui, répond Ledoux Marcellin. Pour lui, si elle est sévère, la décision peut porter atteinte à sa carrière. D’après nos informations, ces artistes se sont d’autant plus vite pliés qu’une répartition des droits d’auteur et droits voisins est annoncée, et qu’ils craignent de ne pas voir leurs noms sur la liste des bénéficiaires. En jeu, près de 200 millions FCfa.
Younoussa Ben Moussa (Stagiaire)