Que des miettes pour les musiciens - Votre avis : Comment faites-vous pour joindre les deux bouts ?


Votre avis : Comment faites-vous pour joindre les deux bouts ?

 

« Des affaires en parallèle » : Ai-Jo Mamadou, musicien
Tous les artistes camerounais ne souhaitent qu’une chose : vivre de leur art. Au Cameroun, ceci n’est pas évident, mais nous faisons tout pour ne pas mendier. Avec la piraterie qui s’est ajoutée à nos peines, nous sommes obligés de trouver d’autres ressources. A mon niveau, je profite des ventes de mes disques et d’autres affaires que je fais en parallèle.  En plus de cela, je mets sur pied des structures qui me permettent de joindre les deux bouts. Ma célébrité fait aussi que je suis très souvent invité à des spectacles, à des mariages, qui me donnent un peu d’argent. Pour parler de la Socam, je dirais que je ne peux pas cracher sur ce qu’elle me donne. Une chose est sûre, l’argent que je prends là-bas m’aide à faire quelque chose. Dernièrement, je suis allé prendre mon argent, qui s’élevait à plus de 100. 000 FCfa et il est certain que cette rétribution va me permettre de préparer mon neuvième album qui est en chantier.   
 
« Je vis de mon art » : Amazone, musicienne
Vous savez, avant de faire des albums, j’ai été interprète. Ça veut dire que malgré ma notoriété, je continue à chanter au cabaret La Couronne, qui m’a révélée. Je sais rester ce que je suis. Par ailleurs, je suis de temps en temps invitée à des cérémonies et à des manifestations à l’issue desquelles je perçois un cachet. Moi, je vis de mon art, je ne fais pas autre chose que ça. Je dois quand même avouer que les choses se sont arrangées depuis que je suis à la Socam, car j’y suis bien accueillie, je ne me plains pas. J’ai même l’impression que je suis la bienvenue parce qu’à peine arrivée, je suis servie, je suis appelée à aller percevoir ma rétribution.  C’est ce que nous attendions et je ne sais pas si un seul artiste  peut dire que les choses se passent mal. Nous espérons que les choses vont continuer de la sorte et qu’elles vont s’améliorer afin que la condition de l’artiste au Cameroun s’améliore.    
 
“Ne pas dépendre de quelqu’un”  : Atebass, musicien
La condition de l’artiste au Cameroun n’est pas reluisante, donc il est difficile de ne vivre que de la musique. C’est souvent difficile de faire savoir aux gens que l’artiste camerounais ne s’en sort pas toujours comme certains le pensent. Mais, pour ce qui est d’Atebass, je fais tout pour trouver les moyens pour ne pas dépendre de quelqu’un ou de quelque ordre que ce soit. Je suis le gérant d’un cabaret à l’avenue Germaine à Yaoundé. Mais, je pense qu’il faut absolument éradiquer la piraterie, car c’est une gangrène qui oblige certains artistes à se mettre à des activités qui ne les honorent pas. Il faut que chaque artiste comprenne que pour mieux vivre, il doit avoir une activité parallèle.
 
« Le travail » : Tsimi Toro, musicien
Pour vivre, je n’ai que la musique et rien d’autre, ça veut dire que je m’adonne à mon boulot à fond. Le succès que nous avons grâce à notre travail fait que la vente de nos disques nous permet d’avoir un peu d’argent. Les spectacles auxquels nous sommes invités nous permettent également de nous faire un peu d’argent. Mais il y a autre chose : des aides que nous recevons de certaines personnes et personnalités. A ce niveau, des fans, des amis ou certaines personnes qui aiment ce que nous faisons nous donnent de temps en temps de l’argent en guise de reconnaissance de ce que nous faisons. Une fois de plus, je dis que c’est grâce au travail, car si un travail est mal fait, je ne vois pas d’où viendrait la reconnaissance.         
 
Propos recueillis 
par Ateba Biwolé
Le Jour

 


mboasawa

3713 Blog des postes

commentaires