Le professeur Joseph Owona vient de publier trois livres qu’il a dédicacés le mois dernier à Yaoundé. L’un de ces ouvrages éminemment scientifiques s’intéresse à la décentralisation au Cameroun. Un sujet que le profane comprend à sa manière et qui, comme bien d’autres projets gouvernementaux prend corps « progressivement » pour reprendre son initiateur, Paul Biya. L’objectif du professeur de droit est alors de « situer le processus de décentralisation à la camerounaise et de saisir les différentes réalités : historiques, sources actuelles ; types de collectivités, règles de transfert des compétences, armatures de sa gouvernance et règles actuelles ».
Joseph Owona invoque dans son introduction les exemples de décentralisation venus d’ailleurs, afin de faire, en prime, la différence entre la décentralisation et la déconcentration, deux concepts qu’il indique différents. L’on découvre dans ce livre que le Cameroun n’est pas à la phase d’essai puisque l’ex Cameroun occidental a connu a connu la décentralisation à travers l’organisation administrative avec la colonisation allemande ; le système issu de la constitution de 1954 ; la prééminence des politiques de décentralisation dans l’ex-Cameroun oriental ou l’éclipse fédérale des politiques de décentralisation de 1961 à 1972.
Le livre de l’éminent professeur de Droit permet de revisiter tous les textes de lois relatifs à la décentralisation, notamment les missions des différentes structures : le Feicom qui est la banque des communes, le conseil régional, le rôle tutélaire du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et de ses représentants, notamment le préfet, etc. l’un des points saillants dans ce travail de recherche semble la question des limites de la gouvernance régionale et municipale. Le Pr Joseph Owona observe que « le président de la République peut prendre un certain nombre de mesures, allant de la suspension à la dissolution du conseil régional, la suspension ou la révocation du président du conseil régional ».
Il constate à sa conclusion que la décentralisation camerounaise est lancée. Mais, qu’elle se met en place « avec précaution et minutie ». Il précise alors qu’elle reste une régionalisation classique avec ses autonomies, ses transferts de compétences et la souveraineté de l’Etat central « qui borne et bornera son évolution ». Joseph Owona estime que « ces précautions ne sont pas de trop car faire le Cameroun a pris du temps, de l’argent et du sang ».
Au moment où le livre est imprimé pour la première fois par les éditions L’Harmattan en juin 2011, Marafa Hamidou Yaya est encore ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd). Et c’est presque tout naturellement qu’il a signé la préface de cet ouvrage. Marafa Hamidou Yaya dit de l’auteur qu’il apporte une lecture éclairée des enjeux de la décentralisation dans le contexte qui est le nôtre. « C’est une option majeure de la politique des Grandes Ambitions du Chef de l’Etat », dixit Marafa Hamidou Yaya.
Publié le Jeudi 31 mai 2012
Écrit par Justin Blaise Akono