Une fois de plus, on vous retrouve en choeur sur une même scène. Est-ce une manière de passer la main à la fille ou alors un prélude à une chanson ?
Marcellin Ottou : Frédérique a son talent que nous tous découvrons. Le don est inné. Cela n’a rien à voir avec le fait qu’elle soit ma fille. Elle a un niveau de jazz supérieur au mien et les intelligences musicales aiment bien être ensemble. On prend du plaisir. Et le cabaret est un endroit idéal. Mais, la difficulté est que la plupart des grands noms de la musique camerounaise ne jouent à aucun instrument. Notamment chez les femmes, obligées de dépendre des autres. Dès lors, elles ne peuvent pas faire une longue carrière. Or, Frédérique comme Kareyce Fotso jouent à des instruments. Pour le futur, ma fille est caractérielle. Je ne peux rien lui imposer. Pour un duo, on n’y a jamais pensé. Mais, cela n’est pas exclu.
Frédérique Ottou : Mon père n’est pas en train de passer la main. Il y aura un duo à mon avantage. Si je n’en profite pas, je ne sais pas qui le fera à ma place. Je compte faire un duo avec lui dans mon album. Mais, ce n’est pas pour demain ou pour le mois prochain.
Comment avez-vous trouvé les jeunes chanteurs qui sont intervenus avant vous?
M.O : j’ai été très impressionné par ces jeunes prometteurs. Par exemple le bassiste qui serait le fils du batteur Steve Ndzana. Certes le talent n’est pas forcément héréditaire. J’ai aussi été très impressionné par la présence de ces artistes qui se mobilisent pour des causes humanitaires. Ils ont joué » en Live et démontrer qu’on ne peut pas toujours se cacher derrière les Play-backs pour couvrir leur faiblesse.
Vous comptez parmi les jeunes que cite. Alors, finalement quel est votre style?
F.O : J’ai une voix jazzy. Mais, je ne fais pas que le jazz. Je suis assez variée. Mes chansons sont en majorité douces. Mon choix de carrière est d’être à l’aise partout. D’ailleurs, je ne dirai pas que je suis masculine. Mais, rigoureuse envers moi-même. Je voudrais être adoptée dans le monde des artistes.
Qu’est-ce qui vous a influencée ?
F.O : Le genre et le style de mon père m’ont beaucoup influencée. Surtout les musiques qu’ils nous faisait écouter tout jeunes. Ainsi, dans la famille, papa a laissé libre arbitre à chacun de faire ce pour quoi il est doué. Il n’est pas question que les uns regardent les autres bizarrement. On est très soudés.
Propos recueillis par J.B.A.