Ils sont sept jeunes hommes : Venant Ntiomo, Manu Cédric Dada, Badel Alvin Zoro, Samy Manga, William Ombe, Isaac Mbende et Paulin Nguini. «Sans oublier le huitième, qui vient de nous rejoindre : Paco Mbassi Noah», précise d’emblée le premier cité et leader du groupe.
Tenues traditionnelles : paille, peaux d’animaux selon les circonstances, inséparables de leur maquillage qui fait leur particularité. «Ils sont importants pour nos costumes et notre expression scénique», avertit Venant Ntiomo. Ils jouent tous les différents instruments qu’ils ont choisi d’utiliser : tamtam, tambour, maracas, cloche. Ils chantent, ils dansent. L’accent est mis sur le jeu des instruments, notamment les percussions, aux dépens des voix qu’on perçoit à peine. Comme lors de la Nuit de l’espoir, a organisée samedi dernier Patricia Bakalack au cabaret Terre battue, à Yaoundé.
La bande à Venant Ntiomo a alors esquissé quelques tableaux, que l’on devra retrouver très prochainement dans leur premier album, «Voyage initiatique» actuellement en mixage en France.
Au départ, Abiali Percussion est composé de 21 percussionnistes sélectionnés lors d’un stage organisé en 2004 par l’association Meka, d’Elise Mbala Meka, promotrice du festival de danses et percussions Abok i Ngoma, par ailleurs présidente du conseil d’administration de la Société civile du droit d’auteur de la littérature et des arts dramatiques (Sociladra). «Une aventure est difficile à gérer. Il y a beaucoup d’humeurs à mettre en musique. A la fin, c’est le noyau dur, constitué de ceux qui ont cru, qui reste», explique Venant.
Ils choisissent alors d’explorer la tradition camerounaise «en voie de disparition» : «Nous nous sommes donné pour mission de la remettre à flot», indique le leader du groupe, qui a choisi, pour son prochain d’album, d’explorer le bikutsi (beti), l’ekang (beti), l’essewe (sawa) et l’assiko (bassa).
Outre les multiples prestations dans la ville de Yaoundé, où ils vivent, les percussionnistes d’Abiali se sont déjà produits sur plusieurs scènes à l’instar du Festival national des arts et de la culture (Fenac) de 2008 à Maroua, où ils remportèrent la médaille d’or des musiques traditionnelles, un concert à Paris en France en juin dernier, un autre à Marseille en janvier 2011 avant le spectacle du Centre culturel français de Yaoundé. Les membres d’Abiali Percussion peuvent alors se réjouir de vivre de leur art. «Si vous mettez du sérieux dans ce que vous faites, vous vivrez de votre travail», rassure Venant Ntiomo, qui indique que le groupe se produit deux à trois fois par mois.
Justin Blaise Akono