Yaoundé Eriko : un come back au goût d’inachevé

Il est un peu plus de 23 heures 40 ce samedi 14 août 2010 au Palais polyvalents des sports de Yaoundé. Les quelque 2000 spectateurs qui sont venus vivre en direct le concert...

Il est un peu plus de 23 heures 40 ce samedi 14 août 2010 au Palais polyvalents des sports de Yaoundé. Les quelque 2000 spectateurs qui sont venus vivre en direct le concert come back de l’artiste musicien Eriko s’impatientent. Le programme prévoyait pourtant le début du show à 19 heures. Quatre heures après, le public est encore dans l’expectative. « Y ‘aura –t-il finalement spectacle ou pas ? ». S’interroge-t-on. La fatigue s’empare déjà des uns, le découragement des autres. Las d’attendre, certains fans ont fini par se laisser emporter dans les bras de Morphée. Courroucés, d’autres commencent à crier à tue-tête : « Si Eriko n’est pas là remboursez nous ». Des injures lancées en direction du sponsor officiel du spectacle fusent de partout. Dans la foulée, un jeune homme, la vingtaine environ, a décidé d’entonner quelques refrains des chansons à succès de l’artiste, notamment « Djomboss » et « Yondo ». Comme par contagion, c’est tout le public qui les reprend en chœur faute de mieux. Sur scène, les musiciens et l’ingénieur de son font les balances. Par moments on entend des « connecte bien le câble du clavier. Ouvre la rythmique. Le micro de la percu est ouvert ? Vas y voir… » Bref, tout porte à croire que rien n’a été préparé à l’avance.

Une heure plus tard, Martial de Bisseck, le présentateur de la soirée annonce enfin l’arrivée de l’artiste. A l’annonce, c’est l’hystérie dans la foule. Les dormeurs se réveillent en sursaut. Tout le monde veut voir celui là qu’on a surnommé « le miraculé » depuis ce tragique accident qui avait arraché la vie à son manager Benoît Esso il y a deux ans exactement. Chapeau large bord, lunettes noires, polo gris, jeans et paire de tennis de couleur blanche, Eriko, sourire radieux se pointe entouré de ses sbires et de ses danseuses. D’un geste de la main, il salue son public, ses fans. En dehors de la démarche quelque peu hésitante, le beau gosse n’a rien perdu de son élégance. « Il est toujours mignon mon Dieu », s’extasient des fans, conquises par la mise de l’artiste. Les flashes des appareils photos crépitent. Chacun veut avoir la bonne photo. « On a dit que Eriko ne marchait pas. Marche Eriko », lui ordonne le présentateur. Et l’artiste de faire quelques pas vers le public avant de lancer « vraiment, vous les Camerounais, vous n’arrêterez pas de me surprendre ». Le ton est vite donné à travers le titre « Yondo » qui crée aussitôt l’hystérie dans la salle. Eriko reprend la chanson, certes avec une voix faible, cassée et un peu tremblante. Mais la prestation réussit à convaincre certains dans le public qui soutenaient mordicus que l’accident l’avait littéralement rendu amnésique.

Le show peut donc commencer. Debout jusqu’à la fin du spectacle, le public va accompagner l’artiste par des salves répétées d’applaudissements. Eriko va également exécuter « Inondé d’amour », un autre titre extrait de son dernier album. Moins connue et plus mélancolique que les autres, la chanson va cependant susciter l’adhésion des fans. A 1h 30, Eriko va clôturer le spectacle en interprétant le titre culte « Njombos ». Il va ensuite remercier son « charmant public » qu’il aime tant d’avoir fait le déplacement et de l’avoir toujours soutenu pendant les moments difficiles. Les fans qui espéraient au moins un a capela de « Aïcha », un des deux titres du single Je sors de loin n’ont eu droit qu’à un « service minimum ». « Tout ce tapage là n’était donc que pour ces deux titres ? », s’interroge t-ils déçus. Quelques minutes avant le show, le public a été gratifié des prestations de certains artistes à l’instar de Lady B, le groupe Bantou Pô Si, Fada Kawtal et de l’humoriste Major Asse. Le séjour d’Eriko, en principe devrait prendre fin ce mardi 17 août 2010, date à laquelle la « révélation Canal d’Or 2007 » devrait retourner à Paris où il poursuit depuis des mois sa rééducation.

christian.tchapmi

 


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