Nécrologie : Patrick Saint-Eloi n’est plus

Le virtuose du Zouk et ancien membre des Kassav s’est éteint samedi dernier.

 



Patrick Saint Eloi, ancien membre du groupe Kassav est mort samedi à Pointe-à-Pitre des suites d'un cancer à l’âge de 52 ans. La nouvelle a créé une onde de choc aux Antilles françaises où les médias locaux ont stoppé leurs programmes pour diffuser en boucle les clips de l’artiste. Un géant de la musique afro-caribéenne s’en est allé. Ses obsèques auront lieu au Moule, sa ville natale au sud de la Guadeloupe.
Patrick Saint-Eloi était une référence depuis son intégration au mythique groupe antillais Kassav en 1982, d’abord comme choriste avant de devenir un des chanteurs leader avec Jocelyne Beroard et Jean -Philippe Marthely. Il a contribué à l’épopée du groupe kassav comme compositeur. Mais aussi comme animateur très prisé des scènes du groupe. Bien qu’étant membre du groupe Kassav, il produira quelques titres en solo, couronné par de nombreux disques d’or Sacem (maison de droit d’auteur français et antillais). Dés lors il acquit des lettres de noblesse et confirme son statut d’artiste incontournable du zouk love.

Chanteur et multi instrumentiste, il était auteur compositeur et producteur. Fatigué par les tournées incessantes et les voyages aux quatre coins du monde, il quitte le groupe en 2002, après 20 ans de présence ininterrompue, pour se lancer finalement dans une carrière solo. Carrière qui sera également riche et couronnée par des productions tubes, des titres cultes tels que «maman creole» «hello dous», «fabiola» ; deux compilations de ses titres avec 4 inédits, et surtout un concert mémorable au Zénith pour ses 25 ans de carrière en 2007. On le disait déjà malade jusqu'à ce qu’il confirme son cancer en 2009. Patrick Saint-Eloi était resté fidèle à son créole natal. Il refusa d’ailleurs de s’installer à Paris comme ses compères afin, dira-t-il, «d’admirer le charme mon île et la richesse de ma terre».

Il refusa également de succomber à la fièvre zouk en français dans ses compositions et son dernier album Zoukolexion, une ode à la créolité. Il avouait volontiers être sous l’influence de la musique traditionnelle de sa Guadeloupe natale (le gwo ka) mais aussi la musique brésilienne et cape-verdienne. Le guitariste gaucher chantait l’amour, les femmes et la nature. Créole lover, zoukeur de charme, sa voix de velours faisant sa particularité. A la différence de Jocelyne Beroard qui était jazzy et d’un Jean-Phillipe Marthely. Au Cameroun on retiendra son énorme tube O la ouyé (Eva) en 1986 dont le clip tourné à l’hôtel des Députés a fait le tour du monde. Il garde en souvenir du Cameroun, sa veste volée en plein concert au stadium de Madagascar à Yaoundé. Les membres du groupe Kassav qui étaient en tournée ont tous stoppé pour regagner la Guadeloupe où des obsèques grandioses se préparent….en musique !!!!

Mathieu Youbi (Correspondance particulière)


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