Musique : Le rap à la sauce Yaili

Avec Espoir, la jeune chanteuse se positionne comme une étoile montante de la chanson camerounaise.

 



Quand un jeune chante l’amour, c’est toujours beau. Très beau même. Et ce n’est pas cette galette que la jeune Yaili a mise sur le marché dernièrement qui va nous contredire. Un opus de sept titres dans lequel elle chante l’amour au pluriel, seule ou avec ses copains. Dans une naïveté qui a pour avantage d’amener le mélomane à tendre l’oreille. Pour écouter ce feu qui l’embrase et qui se décline sous le versant du Rnb et quelquefois du rap.
Un feu que sa voix câline et suave a su magnifiquement transposer sur des plages programmées pour l’essentiel à l’ordinateur. Sans pour autant que l’oreille éprouve quelque peine à se laisser pénétrer par des mélodies qui fondent dans ses entrailles comme une coulée de plaisir. Plaisir qui frise souvent cet envoûtement qui vous scotche à une œuvre jusque dans ses derniers instants d’écoute.

Et comme l’amour c’est avant tout un partage, une solidarité, la jeune Yaili a demandé à une jeune equipe de la case rap de Yaoundé de l’accompagner. Une idée géniale qui a le mérite non seulement de varier les voix mais plus encore de les compléter. Pour un rendu des plus intéressants au finish. C’est ainsi que Vbh, Big B-Zy, Sultant Oshiminh ou encore Koppo mordent dans les chansons comme des gamins dans une tranche de pastèque. Le duo de Yaili avec ce dernier constituera d’ailleurs le must de cet opus, avec le titre Miyi dima qui clôt magnifiquement l’ensemble. Un morceau qui sonne la réconciliation entre une jeune fille d’avec son mec qu’elle a autrefois plaqué pour d’autres cieux où la désillusion l’a finalement convaincue de revenir à la case départ.

Si la jeune fille -qui excelle tout autant dans le journalisme qu’elle pratique à la FM 94 de la Crtv à Yaoundé depuis quelques années- a fait de ce thème le fond de cette première œuvre, il n’en demeure pas moins que des conseils sont prodigués au passage. C’est le cas par exemple dans la titre Assia où B-Zy dit : «La vie n’est pas toujours faite que de la fortune/ Elle est aussi faite d’amertume, d’infortune», avant de conclure que «L’espoir est la lumière qui éclaire (son) chemin». Mais c’est avec Vbh dans Mon rêve que Yaili va plus loin. Elle y délivre un message en direction des gouvernants en leur racontant son rêve d’un pays débarrassé des scories qui le font reculer : corruption, pollution, chômage, souffrances…

Et pour conjurer cette conjoncture négative, elle convoque les héros du passé qui se mirent debout «pour ceux qu’ils aimaient», ou encore de ces «valeurs qu’on a délaissées». Valeurs aux rangs desquelles respect et humilité doivent figurer en bonne place pour que l’harmonie d’ensemble trouve toute sa place.
Ce premier album sonne ainsi, et comme son nom l’indique, comme un espoir. Espoir qui passe aux yeux de Yaili par l’amour de son prochain. Un album sur lequel Krotal a posé sa bonne patte à l’étape de la réalisation. Un travail qui permet à Yaili de se positionner comme une voix avec laquelle il faudra compter à l’avenir. Aura-t-elle la fortune que Espoir laisse présager ? On ne perd rien à attendre !

Fiche technique
Yaili
Espoir
(Sept titres)
Bolard Production, France
A écouter : Miyi Dima, Dounia neli ma, Assia

Parfait Tabapsi


mboasawa

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