Euphorie : Un, deux, trois et la basse vibra

Jean Dikoto, Aladji Touré et Etienne Mbappé ont délivré, avec notes de guitares sélectionnés, du bonheur a public.

 

 

On savait que les 30 ans de carrière d'Aladji Touré allait être un grand évènement. Comment aurait-il pu en être autrement? Les musiciens étaient là, plusieurs jours avant dans un environnement où les deux quarts de spectacles foirent parce que les artistes ne sont pas là ou parfois arrivent la veille donnant un grand stress aux organisateurs et des difficultés d'achats de tickets aux spectaceurs. Aladji Touré a fait plus que cela. En dehors d'avoir toute l'équipe nationel du makossa qui pendant plusiuers décennies a porté haut l'étandard de la musique camerounaise et du makossa hors de nos frontières, il a pu mettre au menu des grands noms de la basse camerounaise: Jean Dikoto et Etienne Mbappé.


Seuls leurs noms asocciés à celui de Touré attiraient déjà des foules à la quête des sensations que que seule peut procurer une basse bien jouée. Ce fut le cas, même si à Douala nous n'avons pas eu de duos de basse entre les trois (Jean Dikoto, Etienne Mbappé et Aladji Touré), le plaisir à été distillé séparemment mais avec la même intensité. C'est le grand-frère, Jean Dikoto, que certains appellent affectueusement Jeannot K, qui donne le "La" de la fête de basse qu'il y'a eu lors du concert de "30 ans, un album" de Aladji Touré. C'est le début du récit de l'histoire de la basse camerounaise.  Sur un veston étincellant et les cheveux jaune, Jeannot K va presser sans violence, ni précipitation les cordes de sa basse. C'est un maître qui joue.


Les notes sortent maitrisées, parlantes et généreuses. Il n'est pas statique, il se déplace comme un robot, l'axe de son épaule droite et celui de sa jambe gauche pivotent au même moment, le son en est harmonisé. Il est assité dans la production de ces notes qui parlent à l'esprit par une autre basse et deux gyitares. Etienne Mbappé va juste repréciser ce qu'on pense de lui, excellent bassiste. Mais aussi bonne maîtrise des accords et agencements des instruments avec seulement sa guitare. Sans les musiciens, il va jouer deux titres. Le son comme d'habitude est intense avec un fini doux réalisé avec ses gants noirs qui ne quittent jamais ses deux mains lors des spectacles. Il a dompté la basse, avec un petit sourire, il amène dans son élévation le public avec son jeu en escalier qui chaque fois épaissi le son rond de sa basse. "Cameroun o mulema, E to kem" sont transformés et les spectaceurs aussi.


Aladji Touré, contrairement au deux précedents bassistes, ne chante pas. Les cordes de sa guitare parlent pour lui. Aussi bien dans le makossa que dans le jazz, salsa et autre fusions. Baptisé, El Maestro pour son grand apport dans la construction du makossa camerounais, Aladji touré son truc c'est de "gifler" les cordes de sa basse. Aïe! Mais c'est inouïe pour l'ouie. Dans Mulato, Aladji Touré extrait un son métallique de sa guitare qu'il coupe net (Vran!) avec sa main avant de replonger doucement dans la mélodie qui nappe l'ensemble de la chanson. "Tu es bon gars!" Tu es fort" entend-on ci et là dans la salle. Quand il veut produire de l'effet, il fait glisser sa main gauche en un trait sur les cordes, les vibrations parcourent la salle. Pour exprimer sa joie et plaisir, le public applaudi. Encore et encore. Le jeu d'Alaji Touré est emprient d'une grande générosité surtout que pour lui seuls les intruments sont maîtres dans la musique. La dégustation de ces trois bassistes valait le détour. Au moins pour cela, Monsieur Touré vous méritez : Un joyeux anniversaire.




Marion Obam


mboasawa

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