Quelles sont les retombées du prix Découvertes Rfi ?
Ce n'est pas une fin en soi. C'est une ouverture. Rfi a déjà l'expertise, faire quelque chose afin que les talents puissent s'exprimer tout en gardant leur originalité au niveau du fond et de la forme, qu'ils proposent au niveau international. C'est déjà important. Cela m'a apporté une ouverture sur le plan international et j'ai continué à travailler jusqu'aujourd'hui : faire des tournées, créer des chansons et à remporter d'autres prix. L'une de mes chansons vient d'être reprise par les éditions Harmattan, dont le texte sera au programme scolaire de toute l'Afrique francophone, pour les classes de 6è dès l'année prochaine. Car, ce sont des œuvres qui répondent d'un certain standard.
Que pensez-vous de ceux qui ont remporté le même prix, mais sont restés dans le silence ?
Tout dépend de ce qu'on considère comme silence. Il faut faire une différence entre le métier et la carrière. On peut avoir du talent, mais ne pas pouvoir bâtir une carrière, pour plusieurs raisons. Notamment le politique, qui fait déjà quelque chose, les producteurs qui, ici, sont de vulgaires petits revendeurs de cassettes, les médias et les artistes eux-mêmes. L'environnement camerounais, qui n'est pas propice à l'éclosion des talents.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs candidats à la 30è édition?
Que les jeunes évitent de plagier et la monotonie. Les organisateurs sont rigoureux dessus et ont tous les moyens pour s'en rendre compte. Que les candidats produisent des œuvres originales. Qu'ils apportent aussi des textes qui répondent au standard international. Nous avons un bon rythme ici, en l'occurrence le bikutsi qui n'a jamais été réellement exploité à sa juste valeur. Que les candidats aient une bonne diction. Les jeunes ne maîtrisent pas toujours les techniques de composition. Si ça ne marche pas cette fois, qu'ils recommencent. Car, le Cameroun est un vivier de talents.
Propos recueillis par J.B.A.