On l’admirait pour ses talents de chanteuse mais, cette fois, c’est pour des raisons humanitaires que la jeune chanteuse camerounaise s’est produite dimanche dernier sur une scène offerte par le secours catholique venu soutenir les sinistrés du séisme qui a frappé le pays. Et la jeune femme qui se dit «au service de l’art et de la culture en générale» n’a pas fait dans la dentelle, selon nos sources. Elle qui confie : «quelques fois, je fais même des concerts d’insertion, humanitaire, pacifique, juste pour partager ce que j’ai de précieux dans ma culture avec ceux qui ne la connaissent pas ici [France], ou alors superficiellement. Très souvent au théâtre en jouant je lâche toujours les mots en langue : Bassa, Douala, Ewondo, Lingala juste pour personnaliser ce que je fais en occident. Ma force restera ma culture et c’est elle qui m’inspire».
Née à Yaoundé, Cynthia Tell commence à interpréter des chansons dès l’âge de 10 ans lors des soirées culturelles de la fête de la jeunesse tous les 11 février au Cameroun.
Elle perfectionne son anglais à Limbé une ville du Cameroun Anglophone où travaillent ses parents. Plus tard, elle gagne la médaille de bronze d’interprétation deux années de suite (1997 et 1998) lors du festival des arts qu’organise chaque année son lycée. A Buéa, elle ravit le prix de la meilleure improvisation en Rap féminin. Elle enregistre une première maquette à Douala au studio Nkono Digital avant que ses parents l’envoie poursuivre ses études au Canada. Cynthia débarque sous le froid à Newland une banlieue de la ville de Montréal où elle essaie de s’intégrer en devenant sociétaire d’une chorale créée par la soeur d’Avril Lavigne. Trois ans plus tard, elle quitte le Canada pour la Belgique où elle est étudiante boursière en sciences politiques. Munie seulement de sa beauté nubienne, son accent anglo-saxon et son talent, la jeune fille remporte les élections de Miss Volcan. Après ce succès, elle chante tour à tour dans un groupe reggae nommé «Weed Family» dirigé par puis en compagnie de Emano, elle forme un groupe de Hip-hop où elle chante encore.
Dans la capitale française, elle chante avec les artistes africains qu’elle croise sur son chemin. Parmi ceux-ci : Meiway, Werrason… La jeune femme qui compte inscrire son nom parmi les artistes dans le monde du hip-hop camerounais mêle dans ses opus les différents rythmes auxquels elle est sensible : le makossa, le bikutsi, le coupé-décalé, le zouk, mais, surtout, beaucoup de hip-hop.
Dorine Ekwè