Quels sont les challenges qui vous ont poussé à quitter l’équipe de rédaction de 100% Jeunes ?
Je tiens à dire que l’aventure 100% jeune n’est pas la première aventure d’Almo the best (de son vrai nom Alain Guy Moukolo). Avant celle-ci, j’étais dans une bonne dizaine de rédactions parmi lesquelles «Mami wata» (journal satirique). Et durant le temps passé à 100% jeune, d’autres rédactions sollicitaient mes services. Je collabore d’ailleurs avec le magazine «planètes enfants». Il y a entre-temps eu l’aventure avec le Centre culturel français de Douala (Ccf) où je coordonnais une petite équipe de dessinateurs. Nous avons pu publier un album de bande dessinée (Bd). Juste après, il y a eu l’aventure avec lez magazine Spirou.
Quelle est la réaction des lecteurs à chacune de vos publications étant donné que la Bd n’est pas encore très imprégnée dans notre pays ?
C’est curieux car, la plupart de gens me disent que la Bd n’intéresse personne. Mais à chaque fois que je publie, je constate que je suis extrêmement lu. C’est un véritable paradoxe. Je pense que les gens adorent la bande dessinée. Il faut simplement la mettre à la disposition du plus grand nombre. «Zamzam» est par ailleurs vendu à Lipacam, à Douala. Et à la librairie L’Harmattan, à Yaoundé.
Parlez nous de «Zamzam» le personnage du premier album de bande dessinée publié au Cameroun, dites-vous ?
Je précise simplement que «Zamzam, le tiers-mondiste» est la première Bd d’auteur publié au Cameroun. Il y a en effet eu des bd publiées au Cameroun par des collectifs de bédéistes .Il n’y a jamais eu au Cameroun, un seul dessinateur qui crée un personnage et le fait évoluer au fil des pages. Et jusqu’ici, il n’y avait que de la bande dessinée de sensibilisation sur les fléaux sociaux tels que le Vih sida etc. La Bd «Zamzam le tiers-mondiste», c’est essentiellement du divertissement. Il est vrai qu’à travers la distraction, on peut véhiculer de nombreux messages, de manière implicite. Mais il n’y s’agit pas de faire la morale.
Vous êtes illustrateur, caricaturiste, bédéiste. Comment vous retrouvez-vous avec toutes ces casquettes ?
Quand j’ai commencé à dessiner, il y a 19 ans de cela (à 13 ans ndlr), j’ai commencé comme un fonctionnaire de la caricature. Au Cameroun, pour se faire un nom, je pense qu’il faut d’abord passer par la caricature, quelque soit le talent qu’on a. Il y a des aînés comme Popoli (aujourd’hui directeur de publication du journal satirique Le popoli ndlr) qui nous ont ouvert la voie. On s’y est d’abord encastré. Mais lorsque je débute dans la caricature, tout le monde trouve que j’ai un style qui sied beaucoup plus à la bande dessinée.
Est-ce cette vision qui a fait défaut à la Bd de l’époque des Kouakou, Fanta qui développaient aussi des personnages africains comme Zamzam ?
Bien que je l’appréciais, la Bd «Kouakou» n’avait pas de portée africaine, parce que faite par un occidental, malgré ses personnages africains. La bd japonaise (les mangas) ne serait jamais aussi forte que si elle était faite par des Européens.
Propos recueillis par Monique Ngo Mayag