Jazz time : La synphonie de Eugenio Colombo et Luigi

La prestation du duo italien au Centre culturel français de Douala n'a pas fait de nouveaux convertis.




Durant une heure de spectacle, les amoureux de Louis Armstrong et Miles Davis retrouvent l'esprit du jazz dans la prestation d'Eugenio et Luigi. Ils retrouvent en effet, l'improvisation et le décor mélancolique qui font l'expression de ce genre musical. Au départ, Luigi s'installe au piano. Ses doigts caressent le clavier pendant que son collaborateur, Eugenio Colombo, se risque à expliquer au public francophone, que la "récolte" constitue le thème du répertoire qui sera exécuté. Le spectacle peut alors commencer. On baigne dans la spontanéité et la créativité.

Il faut trouver le tempo et les notes, qui rappellent l'ambiance de la moisson. La récolte pendant les quatre saisons de l'hémisphère nord.
Pour trouver les notes qui siéent au printemps, à l'été, à l'automne et à l'hiver, le duo expérimente des sons. Dans sa recherche, Eugenio souffle tour à tour dans la flûte, le saxophone et la trompette. De son côté, le jeune Luigi, 31 ans, gratouille de temps à autre sur la cuirasse de son piano. Le geste donne des sons insoupçonnés. Mais qui ne semblent pas émouvoir les non avertis. C'est que la mélodie ne rappelle pas celles du "work song" à l'américaine. Elle ne rappelle pas la complainte des esclaves noirs américains dans les champs de blé de la Nouvelle Orléans. Dans la salle, certains clignent des yeux. Néanmoins, Eugenio et Luigi récoltent de vifs applaudissements.

Instigateur
Le public italien, lui, est manifestement conquis. L'ambassadeur d'Italie au Cameroun, par ailleurs instigateur de l'évènement, bat les mains à tout rompre. Tels père et fils, Eugenio, 56 ans et Luigi, 31 ans, poursuivent la quête du "swing" sous les feux tamisés des projecteurs. On approche la fin du spectacle lorsque Eugenio souffle en même temps dans le saxophone et la trompette. Une curiosité qui embrase son auditoire. Quelque temps plus tard, la scène se vide. La salle aussi.

Monique Ngo Mayag


mboasawa

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