Des moments de communion artistique de deux espaces culturels différents sont toujours ceux desquels on sort bouleversé. Pas tant que la communion ait quelque goût amer mais parce que la rencontre des peuples au moyen de l’art renseigne à suffisance de ce que le monde gagnerait à se rapprocher et non à se segmenter avec un centre refermé sur lui-même et une périphérie qui ne demande qu’à être vue et à être considérée dans ce qu’elle peut apporter à la civilisation de l’universel en ce millénaire globalisant.
Vendredi dernier au Centre culturel François Villon de Yaoundé, le public a eu droit à un spectacle tout en harmonie entre l’Europe et l’Afrique. Un moment au cours duquel le baroque s’est ouvert au rythme du peuple Ekang de la forêt du Sud (Bulu, Béti et Fang). Si dans un premier temps l’orchestre dénommée L’ensemble baroques Graffiti a fait la part belle à la musique européenne, très vite il a intégré les rythmes du cru. Pour une prestation fort applaudie.
Le moment le plus enivrant aura été celui qui vit le quintette baroque installé à l’orchestre rejoindre les danseurs sur les planches dans une communion et une ambiance festive. Les instrumentistes en profiteront pour faire découvrir au public leur art de la danse du bikutsi avec des mouvements saccadés et orchestrés par des chants puisés dans le répertoire de l’espace Ekang.
Sur la scène, la Compagnie Campo, âgée de huit ans, avait tour à tour exécuté les différentes symphonies dans un jeu de danse qui parfois transpirait une préparation pas bien maîtrisée. Et c’est là le point faible du récital de ce soir là. Quand on sait que cette compagnie se veut professionnelle, on est resté un peu sur sa faim. L’autre manquement qui a déteint sur la qualité de l’ensemble fût l’absence de sonorisation de l’orchestre et du coup, on eût point, surtout pour ceux qui étaient loin de l’orchestre, du mal à percevoir tous les sons. Alors même que les instrumentistes rivalisaient de virtuosité.
Ce fût malgré tout un dialogue de contemporanéité que les organisateurs furent bien inspirés d’inscrire au rang des activités du 120è anniversaire de la capitale camerounaise dans le cadre du festival Essié. A la fondation Essono Ela, on peut se frotter les mains en espérant mieux à la prochaine édition.
P.T.
mboasawa
3713 Blog posts