A écouter la musique enjôleuse d'Henri Dikonguè, Moni Ndoumbè, 18 ans, a des fourmis dans le corps. Dans la matinée du mardi 28 décembre, le jeune homme a quitté la ville de Limbé où il réside, pour assister à la prestation de son idole, le soir, à l'esplanade de la poste centrale de Bonanjo, à Douala. Les premières heures de Ba'doul (diminutif de Bato ba Douala en langue Duala et qui signifie les gens de Douala ndlr) ont visiblement comblé ses attentes. Moni était d'ailleurs en première ligne lorsque les groupes Macase, X-Maleya, Henri Dikonguè, entre autres, ont tour à tour enflammé le grand podium paré aux couleurs de Mtn, partenaire officiel du festival Ba'doul. Lequel, tel le Ya-Fe à Yaoundé, veut fédérer les populations de la capitale économique autour d'une série d'activités festives. C'est donc avant hier mardi, que le festival Ba'doul a été lancé par Fritz Ntonè Ntonè, sous l'œil approbateur du préfet du Wouri, Bernard Okalia Bilaï et d'autres autorités administratives au rang desquelles Françoise Foning.
Laquelle ouvre le bal à 18h, dans les bras d'un de ses conseillers, dansant sous un air langoureux d'Henri Dikonguè. Quant au public, jusqu'alors peu nombreux, il répète à tue tête, les lyrics de " c'est la vie ". L'acoustique d'Henri Dikonguè sert ensuite de pont-levis à la musique enlevée du groupe Macase. Corry, le lead vocal du quatuor, a fait remuer reins et cordes vocales pour séduire un auditoire souvent avare en applaudissements. Au fil des chansons, la place du gouvernement de Bonanjo et les chapiteaux aménagés à l'occasion, s'imprègnent des notes du bikutsi ambiant avant de vibrer au rythme du hip hop. En attendant le passage très attendu de X- Maleya, le public a pu savourer une note de groove avec Franky P, des textes hardcore avec Boudor et, une ambiance folklorique avec le duo baptisé One Face. Au four et au moulin depuis la matinée de mardi, Michelle Ebonguè, délégué de la Communication dans le Littoral n'a pas raté une note du spectacle de ce jour. Spectacle rehaussé par la qualité sonore régie par une impressionnante console.
Le lendemain, mercredi 30 décembre, la scène de Ba'doul a accueilli un invité de taille, en l'occurrence, Manu Dibango. Le célèbre saxophoniste a été précédé de Faadah Kawtal, et d'un défilé de mode du styliste John. Mais ceux à qui est destinée cette programmation aguichante et somme toute gratuite, ne semble pas massivement répondre à l'appel du comité d'organisation. Certains déplorent un déficit de communication sur l'évènement, d'autres accusent la distance entre le site et les quartiers périphériques de la ville. Néanmoins les rangs se sont grossis au fur et à mesure que Ba'doul a déroulé ses charmes. Le jeudi 31 décembre, à l'orée de l'année 2010, Douleur, Dina Bell, Belka Tobie, Papa Zoé et plusieurs autres artistes ont été de la fête. Une marche sportive a eu lieu le 1er janvier 2010, avec en tête de file Fritz Ntonè Ntonè. Le délégué auprès de la Communauté urbaine de Douala et ses administrés comptaient ainsi prendre un bol d'air avant d'entamer l'année.
Monique Ngo Mayag
mboasawa
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