Vous parlez dans cet ouvrage de 130 gestes à appliquer si l'on veut garder son environnement sain. Quels sont les grands axes autour desquels tourne votre problématique?
Certains disent que 130 gestes, c'est très peu. Ça dépend de là où on se trouve. Chaque jour dans la vie, on pose des actes multiformes et à chaque acte multiforme correspond un acte écologique. En fait, nous arrivons sur la terre, nous vivons et nous mourons. C'est un processus intimement lié à la vie. C'est une notice de vie devenue urgente aujourd'hui, parce que les outils liés à cette vie ont changé. C'est-à-dire avant, on avait les déchets qu'on gérait comme on pouvait, mais aujourd'hui, c'est devenu délicat. Il faut faire attention. Pour regrouper tous ces gestes en grands titres, on parlera du transport par exemple, car il faut trouver des moyens beaucoup plus écologiques pour se déplacer.
L'alimentation est aussi un point utile. Qu'est ce que nous mangeons ? Où est-ce que ça vient ? Quels sont nos choix de nutrition. C'est en fait intimement lié à la consommation. Tous les produits que nous avons aujourd'hui seront déchets demain. Qu'est ce qu'on en fait ? Même si on a un beau sac aujourd'hui, dans 20 ans il sera déchet. Comment est-ce qu'on va les gérer. Il faut justement penser une meilleure qualité. Et une qualité qui dure pour pouvoir durablement recycler l'environnement. En réalité, l'environnement intervient dans tout ce que nous faisons dans la vie, par exemple savoir que la maison que nous avons à Douala doit être aérée pour bénéficier d'une certaine fraîcheur. Donc, ça s'adapte en principe à certains contextes.

En parcourant votre livre, on se rend compte que vous faites beaucoup allusion aux pays occidentaux. Quelle est votre cible?
Je ne suis pas sûr que je fasse davantage mention à l'Occident. Que je plaide leur cause. Vous savez pourquoi ? Parce que justement là, on a des chiffres. Si je donne un chiffre pour la France, c'est parce que je n'ai pas de référence au Cameroun. Mais je peux vous assurer que la poubelle d'un habitant de Douala est exactement la même que celle d'un parisien. Vous trouvez du végétal, les restes d'un téléphone portable. Vous trouvez les mêmes déchets. Nous avons les mêmes problèmes, sauf que là-bas, on quantifie les déchets.

Quel est l'apport de ce manuel pour les citoyens camerounais ?
C'est individuel. J'ai rencontré quelqu'un encore aujourd'hui qui m'a dit je suis sûr que mon frigo consommait beaucoup parce qu'il était mal utilisé. J'ai fermé, j'ai collé contre le mûr. Un autre monsieur qui me dit que sa fille l'a interpellé parce qu'il chauffait le moteur de sa voiture et maintenant il ne le fait plus. Il se comporte différemment. Chacun à son niveau essaye de rendre son environnement sain.

En tant que présidente fondatrice "Mieux-être", quelles sont les actions que votre association mène pour la protection de cet environnement ?
Nous sommes en train d'organiser la deuxième édition du "Concours école Net Ozone", qui, cette année, regroupe plusieurs établissements scolaires. Et vraiment, les 20.000 élèves dans ces 20 établissements qui ont une certaine information environnementale, quoique tout le monde ne soit pas au courant au même au moment, sont engagés à s'améliorer. Je pense que c'est la contribution principale, vue que nous n'avons pas assez de moyens. Nous ne pouvons donc faire que la politique de nos moyens. Dans ces établissements, nous avons de la peine à les suivre parce que nous devons aller six fois pour voir comment ils améliorent leur environnement, produire les rapports en image pour leur dire, voilà ne faites plus ça. Ce n'est pas évident. Ça nous occupe toute la journée. Nous avons aussi des actions de collecte et d'éducation du papier. Nous travaillons avec les imprimeries et valorisons nos papiers avec certaines entreprises.

Propos recueillis par Sandrine Tonlio