Dédicace : Le plaidoyer de Me Djomga sur la contrefaçon

L'avocat vient de publier un livre sur le sujet dont la dédicace a eu lieu mardi.




Ferdinand Nana Payong a vu ses deux valises confisquées à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaule où il faisait escale en provenance de Hong Kong. Et pour cause : elles contenaient des vêtements contrefaits, achetés dans un magasin en Chine. "On m'a fait savoir que j'étais dans la même situation qu'un trafiquant de drogue", relate l'infortuné. Une attitude de la douane française que M. Ndema Elongue, juge au tribunal de Nanga-Eboko a trouvée normale dans son contexte. Ce qui précède peut arriver à n'importe quel consommateur, même "naïf", ainsi que se qualifiait Nana Payong. Car, "la contrefaçon semble être ésotérique. Il fallait donc en parler et mettre cet antidote à la disposition des praticiens du droit et aux opérateurs économiques", se justifie Me Christian Dudieu Djomga, auteur du livre "La contrefaçon des marques dans l'espace O.A.P.I" dont la dédicace a eu lieu avant-hier mardi au Djeuga Palace de Yaoundé.

Depuis deux ans qu'auront duré ses recherches sur le sujet, Me Christian Dudieu Djomga, avocat spécialisé en Propriété intellectuelle et administrateur d'un cabinet de propriété intellectuelle, tente de vulgariser les textes sur la contrefaçon dans l'espace Oapi. A travers son livre, il aide le lecteur à s'imprégner des diverses procédures et autres législations de l'Oapi. Espérant ainsi limiter avec les moyens à sa portée le fléau de la contrefaçon.
Au travers de ses 299 pages regroupées en sept parties, l'ouvrage aborde le thème de la contrefaçon des marques. Il dote le lecteur de connaissances nécessaires à l'enregistrement d'une marque et l'attitude à adopter en cas de litige. Le thème est d'autant plus important que les organisateurs de la cérémonie de dédicace ont cru bon de réunir quelques intervenants pour répondre, le temps d'une conférence, à la question suivante : "La victime de la contrefaçon est-elle protégée par la législation OAPAI ?". Autour de Haman Mana, directeur de la publication du quotidien le Jour, modérateur, il y avait Serge Krou, Dg de Unilever-Cameroun qui se présentait comme "victime de la contrefaçon", M. Ndema Elongue, magistrat, président du tribunal de Nanga-Eboko dans la Haute-Sanaga, Me Francis Raoul Kenfack, avocat et bien sûr Me Christian Dudieu Djomga, l'auteur.

Serge Krou désigne la contrefaçon comme "un moyen d'évasion de toute sorte et un sérieux fléau en ce sens que le produit contrefaisant ne présente pas ce qu'il a à l'intérieur". Sa réponse est mitigée sur la question de savoir si les nombreuses victimes de la contrefaçon sont protégées par la législation Oapi. Le Dg de Unilever-Cameroun cite entre autres limites de la loi, son caractère sommaire et les frais très élevés de la procédure [6% de ce que l'on revendique au contrefacteur à payer au préalable au greffe]. Ce qui pourrait avoir "un caractère dissuasif", commente l'intervenant en proposant que "la législation soit plus contraignante pour le contrefacteur que pour la victime".
Me Kenfack lui, trouve "les dommages intérêts minables et poussent le fraudeurs à prendre le risque". Sur cette base, l'avocat estime que les accords de Bangui "ne nous ont pas suffisamment avancés. Le livre de Me Djomga trouve toute sa place à l'orée de nouveaux accords". Unissant ainsi sa voix au magistrat Ndema Elongue pour qui "l'accord de Bangui est à revoir".

Célestin Obama


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