Relance : Le retour de l’Orchestre national

Le groupe rénové s’est produit hier au Musée national à Yaoundé.
J. R. N.

Il a un peu plu sur la ville de Yaoundé ce 21 juin 2006. Et dans la cour du Musée national, un peu après 15h, on peut apercevoir des personnes qui vont et viennent. La cour de l’ancien palais présidentiel est assez calme, mais on sent bien qu’il s’y prépare un événement. On remarque notamment les membres du groupe Macase, qui doivent se produire quelques heures plus tard, dans le cadre d’un concert organisé à l’occasion de la fête de la musique. Mais on remarque surtout, à l’arrière de l’estrade en bois qui a été installée, un groupe de personnes vêtues de façon similaire : des chemises taillées dans un pagne multicolore.

La plupart d’entre eux tournent autour des instruments de musique qui ont été branchés quelque temps plus tôt, avant d’être débranchés à cause de la pluie. Ces jeunes gens, ainsi que les personnes plus âgées qui les accompagnent, font partie de l’Orchestre national du Cameroun, qui revit après plusieurs années d’hibernation. A l’occasion de la fête de la musique 2006, ce groupe qui a connu un souffle nouveau, aura l’occasion de montrer son nouveau visage. De faire découvrir le travail abattu par Francis Kinguè depuis son retour.

Jeunes
"Il sera certainement là d’un moment à l’autre. C’est le maître d’ouvrage de ce qui se fait ici", lance Alphonse Ovale Bile, bassiste, qui fait justement partie de la nouvelle cuvée de l’Orchestre national.
Un autre jeune, Denis Fosso, chanteur, relèvera aussi le côté charismatique de l’homme a qui la mission a été confiée de relancer l’Orchestre national, dont il avait déjà été le directeur dans les années 70. Hier soir donc, c’est l’Orchestre national qui a accompagné les musiciens qui se sont produits au Musée national qui était leur base pour la fête, comme l’a noté M. Joseph Kedé, l’un de ses anciens membres. "Les jeunes veulent montrer leur talent. Il faut leur donner cette occasion, avec les anciens qui les soutiennent", ajoute-t-il. Il s’agissait de la troisième sortie du groupe, après le test de sélection lancé en 2005 pour le recrutement de jeunes musiciens âgés de 18 à 27 ans. "On n’a pas encore eu la proclamation des résultats de ce test, pourtant, les gens ne font qu’arriver sur recommandation. Ils ne savent même pas lire les 8 notes de musique", se plaint Ignace Ngassa, l’un des anciens de l’équipe.

Ce dernier, saxophoniste, est entré "sur concours", tient-il à préciser, à l’Orchestre national en 1976. "C’est un truc qui m’a perdu mon temps, ma jeunesse. Nous sommes là jusqu’aujourd’hui, sans statut", se plaint celui qui a d’ailleurs été chef d’orchestre. Il a des sentiments mitigés sur la restructuration de l’orchestre. "A la base, il s’agissait de revaloriser les rythmes de chez nous. On avait un répertoire qui était un safari des dix provinces du pays. Il fallait reprendre les rythmes profonds et les styliser. Malheureusement, nous nous retrouvons dans la variété, pour ne pas dire dans la monotonie". L’Orchestre national, depuis sa relance a tout de même travaillé sur ce répertoire ancien. Mais la porte a également été ouverte à des musiques plus populaires, d’ici et d’ailleurs. Une façon de permettre à tous les publics de se retrouver, et surtout aux jeunes nouveaux de s’exprimer sur ce qu’ils sentent le mieux.

mboasawa

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