Ouest : Le secteur privé en difficulté

C’est ce que révèle une enquête du Paddl, un programme de la coopération allemande.
Michel Ferdinand

"Le secteur privé, malgré son potentiel et son dynamisme dans la région, n’est pas développé. Surtout avec un système de financement qui n’est pas adapté et difficilement accessible aux entreprises". Ce résultat ressort d’une descente sur le terrain effectuée dans les départements de la Menoua et du Noun, en décembre 2005, par le Programme d’appui à la décentralisation et au développement local (Paddl), un organisme de la coopération allemande. Une étude commandée par la délégation provinciale de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima) à l’Ouest et dont la restitution a été faite les 1er et 3 août derniers, respectivement dans les villes de Dschang et Foumban. Afin, pense-t-on au Paddl, "de doter l’administration centrale d’un outil qui oriente ses actions vers un appui au développement des entreprises établies dans la zone".

Il en va de même pour les autorités départementales et communales qui auront plus de facilité, à partir des résultats obtenus, à développer des stratégies et plans d’action en faveur du secteur privé sur la sphère locale. Le choix des deux départements procède du fait que le programme de la coopération allemande y est établi depuis quelques années. Le "Business Climate Survey" (Bcs), nom donné à cette étude, a donc rendu sa copie, en présence des acteurs qui interviennent dans l’environnement des affaires. A Dschang, le Paddl a travaillé avec 155 entreprises, en tenant compte de la taille, du secteur d’activité et de la localité. Alors que sur les berges du Noun, 124 entreprises sur 130 ciblées, ont participé à l’enquête dans quatre arrondissements, Foumban, Foumbot, Kouoptamo et Magba.

D’un département à l’autre, les statistiques sont presque identiques, dans cette région essentiellement agricole. La pression fiscale, selon des promoteurs d’entreprises, constitue la principale entrave au développement du secteur privé. C’est ainsi que 24 à 26 % d’entrepreneurs plaident pour l’allègement des impôts locaux et étatiques : "D’ici peu, je vais fermer mes Petites et moyennes entreprises pour aller cultiver dans les champs, où on ne paie pas d’impôt. Puisqu’il est difficile d’être honnête devant les agents du fisc, qui vous harcèlent à tout moment", a témoigné M. Foupouagnigni, opérateur économique à Magba. Les autres problèmes soulevés régulièrement portent sur la mauvaise qualité des infrastructures routières et de communication. L’accès difficile des populations à l’eau potable et à l’électricité également.

A Foumban, par exemple, moins de 60 % des populations ont accès à l’eau. Parce que le réseau de la Snec, construit en 1957, est le plus vieux de la province de l’Ouest et ne répond plus aux normes de la modernité. L’étude du Paddl révèle que 70 % des entreprises sont financées sur capitaux propres des promoteurs. Ce qui fait transparaître une faible implication des banques classiques dans l’épanouissement du secteur privé. Sur 49 milliards de Fcfa d’épargne dans le département de la Menoua, entre 2001-2002, les banques ont octroyé quelque 12 milliards Fcf de crédits aux particuliers

mboasawa

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