Revenu au Cameroun à la faveur des spectacles, l’artiste parle de son dernier album.
Propos recueillis par Dippah Kayessé
Vous voilà enfin au Cameroun…Comment s’est déroulé l’accueil?
Il faut dire que ce fut un très grand moment de retrouvailles. Pour quelqu’un parti du pays depuis un bon bout de temps et qui n’avait pas joué devant son aimable public, j’ai eu quelques appréhensions. Mais, plus de peur que de mal. A la descente d’avion, il y avait du beau monde pour m’accueillir. Tout le monde a tenu à m’accompagner jusqu’à mon hôtel. Et le 10 février dernier au Parc des princes à Bali, à l’occasion de mon premier spectacle, ce fut encore la grande communion avec mon public. Debout, le public a chanté avec moi tout au long du spectacle. Dans la rue, je reçois continuellement des sourires, des mots de gratitude… c’est sympa.
Qu’est ce qui justifie que vous soyez resté longtemps sans mettre les pieds au Cameroun?
Un artiste ne se déplace pas comme un touriste. Pour l’artiste, tout est programmé à l’avance, des contrats signés, des réservations d’hôtel…. Il vaut mieux attendre quelque part plutôt que de se faire rouler dans la farine. J’étais là l’année dernière au mois de mars pour une série de spectacles. Malheureusement, à cause des incompréhensions avec les organisateurs, j’ai choisi de repartir sans toutefois jouer. Parti tout récemment en France, il fallait d’abord me battre pour mon intégration sociale, chose toujours pas facile. De toutes les façons, je reste très attaché au Cameroun où vivent tous ceux qui me sont chers.
Dans le milieu des artistes, on a entendu parlé de votre séjour présumé en prison. Qu’en était-il exactement?
(Eclats de rire). Je n’ai jamais été en prison pour quelle que raison que ce soit. Je mène une vie d’artiste assez paisible et sans problème en France. Il faut avouer que la vie d’un homme est faite d’amis et de détracteurs. Malheureusement, ces derniers sont toujours plus nombreux. Il est vrai que je suis resté un long moment sans faire signe de vie ; mais cela ne devrait pas être une source d’inspiration malsaine pour mes détracteurs. En dehors de quelques spectacles aux cotés de Chantal Ayissi et de Ben Decca, seul dans mon coin, je travaillais sur mon nouvel album.
Votre chanson Aye Mok est-elle une réponse à vos détracteurs?
Avant d’être une réponse à mes nombreux détracteurs, c’est d’abord une lettre faite à ma maman. Agée aujourd’hui de 75 ans, la crise cardiaque est aux abois et la moindre mauvaise nouvelle pourrait facilement l’emporter. Elle a beaucoup souffert ces derniers temps des mille et une fausses histoires racontées à mon sujet. Je suis heureux de savoir qu’elle a bien perçu le message et que, pour elle, la vraie version c’est celle de son fils et rien d’autre. Depuis mon arrivée, elle ne cesse de danser et de fredonner les mots de cette chanson.
Depuis la France, aviez-vous les échos des nouveautés musicales au Cameroun?
Pour un artiste, c’est évident. J’ai toujours gardé une oreille attentive sur les mouvements des autres artistes. J’ai eu des échos de Narcisse Pryze, Sergeo Polo… et bien d’autres qui nous arrosent de leurs sonorités. Il faut reconnaître que les musiciens camerounais portent assez haut l’étendard du pays en dépit des problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Ce n’est toujours pas encourageant de transpirer à grosses gouttes pour réaliser une œuvre et de ne pas bénéficier de ses fruits.
Vous débarquez au Cameroun au moment où votre album fait fureur. Vous vous y attendiez?
Je ne suis nullement surpris par les effets que produit cet album dans les cœurs des mélomanes. Ce n’est pas la première fois qu’un tel accueil est réservé à mes œuvres. Ce fut pareil en 1995 avec le premier et en 1997 avec le second. Belka Tobis est donc un habitué des succès à grande échelle. J’ai beaucoup de respect pour les mélomanes. Il est hors de question pour moi de leur livrer n’importe quoi. L’album actuellement sur le marché est le résultat d’un travail sacré et de longue haleine.
Et si vous parliez de cet album.
En gros, j’ai mis quatre ans pour écrire les textes et la musique de cet album. Unique garçon, j’ai de tous les temps été entouré par mes sœurs raison pour laquelle cet album est en partie dédié à la femme, mère de l’humanité. D’autre part, les textes, je ne vais jamais les chercher loin, je m’inspire de la vie autour de moi. Conscient de la dimension que je voulais donner à ce produit, j’ai pris contact avec Toto Guillaume pour son arrangement. N’oublions pas que Toto Guillaume reste un des meilleurs arrangeurs de la musique camerounaise. L’album est sur le marché depuis pratiquement huit mois. Il faut avouer que mes albums démarrent toujours timidement. En plus de çà, celui-ci a eu quelques problèmes au niveau de la promotion. C’est la maison Flash qui devait assurer sa distribution. La fermeture de cette maison à la dernière minute va porter un grand coup à l’album.
Maintenant que vous êtes là, comptez-vous rester longtemps ? Quel est le programme de votre séjour?
Je viens pour une série de spectacles programmés depuis Paris. J’ai commencé samedi dernier au Parc des princes de Bali. Je poursuivrai au Cinéma le Wouri le vendredi 16 février et au collège de la Salle à Douala le samedi 17 février en compagnie de Annie Anzouer, Hey Aladji. Après Douala nous nous rendrons à Yaoundé pour un concert programmé le 18 février. Depuis mon arrivée, je suis sollicité par des organisateurs de spectacles qui voudraient bien me voir me produire dans quelques boites de nuit de la place et autres cabarets. Je reste ouvert à toutes les propositions. Après quoi, je repartirai en France préparer la sortie prochain d’un Dvd plein d’images, tel est d’ailleurs mon projet pour cette année.
mboasawa
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