
A la fin du concert, beaucoup d´entre eux diront à ceux qui voulaient les entendre qu´il n´ont jamais vécu pareil moment offert par un musicien africain. La qualité du son, le génie des artistes, la qualité vocale de Bona et la profondeur du mélange culturel sinueusement introduite dans les pièces jouées transportent en effet sur une sorte de nuage, faisant découvrir une toute autre dimension de l´art musical.
On l’a vite compris : Richard Bona n´est pas un artiste comme les autres. Il vit dans un autre monde, une autre dimension. La guitare est comme sa fiancée. Il la caresse, parle avec elle, la supplie, lui crie dessus, s´excuse auprès d´elle, rit avec elle, lui fait des éloges. Et cette guitare le lui rend bien, en lui donnant le son qui envoûte le public, l´emmène quelque part près de son Wouri natal, de la forêt camerounaise ou dans un bistro sud américain qui vit naître les rythmes de la salsa, la rumba et autres. Véritable mariage des cultures, la musique de Bona change le panorama. Ce n´est pas seulement du jazz, pas seulement de la salsa, pas seulement du makossa, mais, quelque part, c’est un peu de tout cela.
A quand la prochaine fois ? L´organisateur du spectacle, le groupe Isango, explique que "Richard Bona n´est plus un musicien camerounais mais mondial. L´avoir dans son calendrier n´est pas donné à n´importe qui. Isango est le seul groupe camerounais ayant réussi l´exploit de faire jouer ce virtuose dans un monde géré en grande partie par les occidentaux dans ce pays".
Richard Bona, lui, affirme être satisfait de ce concert, et appelle les Camerounais à travailler ensemble pour produire de la musique de qualité. Le Cameroun l´accompagne partout dans le monde, à l´image de ce drapeau qu´il a mis au milieu du podium et qui rappelle l´origine de ce "Lion indomptable" à qui veut le savoir. Après le concert, Bona offrira des centaines de dédicaces et photos à ses fans avant de disparaître dans ses loges pour revenir plus tard pour un nouveau bain de foule plus intense fait de Small talk avec ses compatriotes, démontrant ainsi que cet homme reste simple et proche des siens malgré sa popularité. Après Dortmund, Le virtuose était attendu à Berlin pour ensuite s´envoler vers la Suisse, toujours plus haut vers les cimes du succès…