Gabao : Casser les barrières pour l’éclosion de la

Gabao : Casser les barrières pour l’éclosion de la culture
C’est le principal souhait des rencontres professionnelles qui se tiennent à Libreville depuis mercredi.
Marion Obam, à Libreville

"Je souhaite un bon séjour à tous les artistes et professionnels qui sont arrivés à Libreville pour ce grand rendez vous du flow et de tempo". C’est par cette phrase que Blandine Marundu, la ministre de la Culture et des Arts du Gabon, a inauguré la cinquième édition du festival Gabao hip hop mercredi, 30 mai 2007, dans les locaux du ministère. Les journalistes et les opérateurs culturels, après le discours de Guy Delacroix, directeur du Centre culturel français du Gabon, qui relevait les manquements qui ont conduit à l’absence de quelques groupes invités au festival, ont tenu à rappeler que le réel problème des évènements qui veulent avoir une dimension sous régionale ou même internationale est celui de la circulation des hommes. Cette préoccupation a donc rassemblé les opérateurs culturels et journalistes autour des rencontres professionnelles régionales qui ont pour thème : "Pour une structuration et une meilleur diffusion des cultures urbaines en Afrique centrale".

Dans la salle de conférence du ministère de la Culture et des Arts, les travaux ont commencé hier, jeudi 31 mai 2007, par l’analyse de la situation des professionnels, leur organisation, les enjeux et en déduire les priorités d’une stratégie de développement. Régis Sissoko, directeur de Roots African Music, a présenté les conditions de vie et de travail des professionnels pour conclure que "la filière doit sa survie à une organisation plus structurée et à un réseau de diffusion plus vivant". Jules Kamdem, directeur d’Afrik’aktion, s’est appuyé sur son expérience des sélections régionales du festival Gabao hip hop. "J’ai décidé de braver toutes idées préconçues pour dire que c’est possible de travailler ensemble en Afrique centrale. Je suis parti seul sans financement, en m’appuyant sur les réseaux des Ccf et surtout des jeunes structures locales pour faire mon travail. Le résultat a été positif. On peut améliorer ce système et optimiser les acquis", propose t-il.

Programmation
L’idée est retenue, mais elle sera peaufinée plus tard. Tony Mefe, directeur de Scène d’ébène au Cameroun, a relevé que la vie de la filière se meurt également du fait que "le marché local est étroit. Il faut présenter les spectacles en international, mais pour cela nous devons respecter les normes et travailler en professionnel pour être compétitif". Vincent Mambachaka, directeur de l’espace Linga Téré à Bangui, propose, lui, de consigner toutes ces propositions pour les adresser aux gouvernements africains et de rajouter la préoccupation de la circulation : "nos gouvernants doivent trouver des solutions pour que l’on cesse d’avoir à prendre un visa à chaque fois qu’on veut partir d’un pays à l’autre dans la sous région. Il y aurait une meilleure circulation des hommes et une diffusion dans plusieurs pays des spectacles ; Ceci familiariserait les populations avec le hip hop et toutes ces disciplines".

Par exemple, au Gabon, l’art du graffiti est très développé. Dans l’atelier qu’anime pendant sept jours Kongo, Cyril Phan de son vrai nom, les grapheurs, comme Régis Divassa, expliquent que "le graffiti est entré dans la consommation des gabonais. Je suis régulièrement sollicité pour en faire dans des domiciles et je donne des cours au lycée Blaise Pascal. La perception que les gens avaient de nous aussi change." A côté des ces rencontres professionnelles qui participent de la formation, il y a des grands plateaux de spectacles par thème. Le plateau Afrique centrale d’hier, par exemple, a mis en scène Beb’tsi du Congo, X Maléa et Bermo du Cameroun, Bawuta Kin de la Rdc, Al salaam du Tchad, La Rooge’A’, la Men’As et R’ve et Skul Mafia du Gabon. Le plateau rap fusion d’aujourdhui, vendredi 1er juin 2007, verra la participation de Mix Evolution de France, Awadi du Sénégal, Movaizhaleine et Ba’Ponga du Gabon, Koppo du Cameroun et Lexxus Legal de la Rdc. Dimanche, 3 juin 2007, cette partie sera bouclée avec le plateau Rap d’Elles, où la Camerounaise Lady B. chantera avec Yolande de la Rdc, Naneth et Alda du Gabon avec les Nubians.

mboasawa

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