Abong-Mbang : La ville morte reprend vie


Après les journées sanglantes de lundi et mardi, la localité toujours privée d’électricité a renoué avec l’activité hier.
Léger Ntiga, à Abong-Mbang

Les corps des deux victimes des émeutes d’Abong-Mbang du lundi, 17 septembre dernier, ont été acheminés hier, 19 septembre 2007, à Bertoua, la capitale provinciale de l’Est. C’était, a-t-on appris, sur instruction du procureur de la République près les tribunaux du Haut Nyong. Pour justifier cette évacuation des dépouilles de Jean Jorès Shimpe Poungou Zok et de Marcel Bertrand Mvogo Awono, les autorités vont valoir l’interruption, une fois de plus, de la fourniture de l’énergie électrique dans la ville d’Abong Mbang dans la nuit de mardi à mercredi dernier.
Si ce transfert des corps vise à permettre aux différentes administrations de remplir toutes les formalités liées aux procédures relatives aux obsèques prochaines des deux élèves du lycée technique d’Abong-Mbang, cette mesure a frustré la famille Zok, venue pour la mise en bière de leur fils à l’hôpital départemental d’Abong-Mbang hier matin. Malgré cela, la vie a repris aussi bien dans les quartiers que dans le centre commercial, où les conducteurs de motos taxis ont repris du service. Tous les établissements scolaires ont également rouvert hier, 19 septembre au matin, comme l’avait souhaité le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie, Jean-Baptiste Bokam la veille.

Toutes les autres administrations publiques et privées ont, elles aussi, tourné à plein régime au cours de la journée d’hier. Cette sortie de la ville morte n’a cependant desserré l’étau autour de la ville toujours sous le contrôle des différentes unités d’élite de l’armée, de la gendarmerie et de la police (Bir, Gepig et Gmi de Bertoua et Yaoundé). Images d’une localité meurtrie par la mort violente par balle de deux de ses élèves, mais aussi d’une capitale départementale sans repère tant les principaux symboles de l’Etat restent absents depuis 72h.
Jusqu’au moment où le reporter de Mutations quittait Abong Mbang hier soir, les autorités étaient toujours à la recherche d’un nouveau cadre de travail pour le préfet du Haut-Nyong. Ce dernier étant lui-même actuellement à Bertoua, pour des raisons de sécurité. Mission encore difficile donc pour les magistrats municipaux à qui le gouverneur de la province de l’Est a demandé de trouver un cadre provisoire pour abriter la préfecture.
En effet, depuis lundi dernier, date des émeutes, la résidence de Sylvestre Essama et la préfecture ont été incendiées à la suite de la mort par fusillade de deux élèves du lycée technique. Selon de nombreux témoignages, y compris ceux de certaines autorités du département du Haut Nyong, le préfet Sylvestre Essama est l’auteur du premier coup de feu qui a atteint son propre neveu, Marcel Bertrand Mvogo Awono. Une information que le mis en cause continue cependant de nier.

mboasawa

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